L’ambassadeur russe au Royaume-Uni, Alexandre Iakovenko, lors de sa conférence de presse à Londres, le 22 mars. / Kirsty O'Connor / AP

L’ambassadeur russe au Royaume-Uni a adressé, vendredi 23 mars, une lettre au policier contaminé par la substance neurotoxique utilisée contre l’ex-agent double russe Sergueï Skripal. Dans cette lettre publiée sur le compte Twitter de l’ambassade de la représentation diplomatique, Alexandre Iakovenko, souhaite « le prompt rétablissement » de Nick Bailey, qui a quitté jeudi l’hôpital après deux semaines de soins, et celui de Sergueï Skripal et de sa fille Youlia.

« Je voudrais vous exprimer ma sincère gratitude pour le courage dont vous avez fait preuve quand vous avez réagi à l’assaut contre les deux citoyens russes. »

« Soyez assuré que la Russie n’est en rien responsable de ce regrettable événement et qu’elle est prête à coopérer avec les autorités britanniques », ajoute le diplomate.

Sergueï Skripal et sa fille Youlia ont été victimes d’une attaque à l’agent neurotoxique le 4 mars à Salisbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Ils restent hospitalisés dans un état « critique mais stable ».

Site de Porton Down

La première ministre britannique Theresa May a accusé Moscou d’être à l’origine de cette « tentative d’assassinat ». Elle a obtenu lors d’un sommet européen à Bruxelles le soutien des autres pays de l’UE, dont plusieurs ont annoncé qu’ils prendraient dans les prochains jours des mesures contre la Russie, comme des expulsions de diplomates.

Moscou a tourné en ridicule les accusations de Londres et a laissé entendre que le site de Porton Down, un laboratoire à la pointe de la recherche sur les armes chimiques situé à quelques kilomètres de Salisbury, pourrait être l’origine de cette attaque.

Gary Aitkenhead, le directeur général de cet établissement, a affirmé vendredi qu’il n’y avait « aucune possibilité » qu’un agent neurotoxique ait pu sortir du site. « C’est très frustrant d’entendre cela, parce que tout le monde ici sait que ce n’est pas vrai », a-t-il déclaré sur la BBC, insistant sur « les plus hauts niveaux de contrôle » qui y sont appliqués.