Attaques de Trèbes et Carcassonne : qui sont les victimes ?
Attaques de Trèbes et Carcassonne : qui sont les victimes ?
Un lieutenant-colonel de gendarmerie, un boucher, un ancien maçon ainsi qu’un viticulteur retraité originaire des environs ont péri après avoir croisé la route de Radouane Lakdim.
Vendredi 23 mars, des attaques terroristes ont eu lieu à Carcassonne et à Trèbes (Aude) faisant au moins quatre morts et quinze blessés, dont un se trouve toujours dans un état grave. L’assaillant a tenté de s’attaquer à des CRS à proximité d’une caserne, avant de prendre plusieurs personnes en otages dans un supermarché.
Un lieutenant-colonel de gendarmerie, un boucher, un ancien maçon ainsi qu’un viticulteur retraité originaire des environs de Trèbes ont péri après avoir croisé la route de Radouane Lakdim, 25 ans.
Une minute de silence est observée lundi à midi dans tous les supermarchés de France, en hommage « à toutes les victimes de l’attentat de vendredi au Super U de Trèbes », a annoncé Système U.
En leur mémoire, une messe dite par l’évêque de Carcassonne et de Narbonne a été célébrée dimanche à Trèbes. Une veillée de prière aura également lieu jeudi. Une marche blanche pourrait être organisée samedi à Carcassonne.
- Jean Mazières, 61 ans, viticulteur à la retraite
Il a été la première victime du tueur. Au tout début de sa course macabre, Radouane Lakdim vole un véhicule à Carcassonne. Une Opel Corsa blanche à bord de laquelle se trouve deux hommes et sur lesquels il tire. Le passager, Jean Mazières, un viticulteur âgé d’une soixantaine d’années, père d’un enfant et qui vit dans le village de Villedubert, à 5 kilomètres de Trèbes, est tué. C’est son corps qui sera retrouvé dans un fossé non loin d’une caserne militaire. Le conducteur a, lui, été blessé grièvement.
- Christian Medves, 50 ans, chef du rayon boucherie du Super U
Christian Medeves était le chef du rayon boucherie du supermarché dans lequel l’assaillant a pris en otage une cinquantaine de personnes et tué ce quinquagénaire, deux fois père et une fois grand-père. Décrit par ses proches dans Le Parisien comme un homme « qui vivait à 120 % et ne faisait jamais rien à moitié », « un bon vivant extrêmement attaché à sa famille et à ses amis », « un cœur énorme, une figure, une belle personne », il a perdu la vie sous les balles du terroriste.
Une minute de silence est observée lundi à midi dans tous les supermarchés de France, en hommage « à toutes les victimes de l’attentat de vendredi au Super U de Trèbes », a annoncé Système U.
Adieu ancien collègue et vieux copain. Ton sourire et ta sympathie manqueront à tous...
Christian, assassiné à 49 a… https://t.co/R6xEQjVZ3T
— YoanCss (@yocss)
- Hervé Sosna, 65 ans, maçon à la retraite
Ce client se trouvait à côté du chef boucher, le djihadiste l’a également abattu. Hervé Sosna, 65 ans, maçon à la retraite, se rendait « dans ce magasin deux fois par semaine », a relaté son demi-frère William Durand au quotidien régional La Dépêche du Midi.
- Arnaud Beltrame, 45 ans, lieutenant-colonel de gendarmerie
La mort d’Arnaud Beltrame a été annoncé samedi matin par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb. Il s’est livré au ravisseur en échange de la libération d’otages à l’intérieur du Super U. Alors que l’assaillant venait d’abattre Christian Medeves et Hervé Sosna, « au péril de sa vie » il « a fait le choix de prendre la place des otages retenus à l’intérieur du supermarché », a expliqué le procureur de la République de Paris, François Molins.
Il a été blessé par balle à deux reprises et a reçu plusieurs coups de couteau de l’assaillant. Transporté à l’hôpital dans un état d’urgence absolue après l’assaut du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), ce lieutenant-colonel dévoué a succombé à ses blessures dans la nuit de vendredi à samedi. C’est le prêtre qui devait le marier cet été qui lui a donné les derniers sacrements.
L’annonce de sa mort a provoqué une vive émotion jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Le président a souligné l’héroïsme dont avait fait preuve cet officier supérieur de la gendarmerie nationale. Diplômé de Saint-Cyr et de l’école des officiers de la gendarmerie nationale, le natif de l’Essonne a eu une carrière bien remplie, de l’ancêtre du GIGN au ministère de l’écologie en passant par l’Irak, l’Elysée et la Manche, puis pour finir l’Aude. « Ses aptitudes au commandement, sa disponibilité, son infaillible implication étaient appréciées de tous », note dans un communiqué la présidence. Un hommage national lui sera rendu, a annoncé l’Elysée samedi.
Sa mère a confié à RTL que son fils « [faisait] tout pour la patrie », tandis que son frère Cédric a salué un homme « parti en héros ». Il était marié civilement et devait épouser religieusement sa compagne le 9 juin à Vannes (Morbihan).