Cinq chiffres pour tout savoir de la production cinématographique française
Cinq chiffres pour tout savoir de la production cinématographique française
Par Nicole Vulser
En 2017, 300 films ont été tournés dans l’Hexagone, c’est 6 % de plus que l’année précédente.
« La ch’tite famille » le film de Dany Boon fait parti des plus gros budgets investis dans un film français en 2017. / URSULA DUEREN / AFP
Mardi 27 mars, le Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC) a publié son étude annuelle sur le cinéma français. De loin, l’enquête démontre, selon les termes des auteurs d’une « stabilité » entre 2016 et 2017. Un constat s’appuyant sur le chiffre global de la production dans l’Hexagone. Mais en zoomant sur certains points, l’image se fait plus contrastée.
- 300 films produits en 2017 dans l’Hexagone
L’an dernier, il s’est produit 300 films en France. C’est 6 % de plus qu’en 2016. Sur ce total, 222 films étaient d’initiative française, c’est-à-dire avec une majorité de financement français. Les autres avaient un financement majoritairement étranger. Toutes ces œuvres représentent un investissement total de 1,32 milliard d’euros (– 4,4 % par rapport à 2016).
- 1,08 milliard d’euros investi dans la production française
Les investissements réalisés dans la production d’initiative française ont baissé en 2017 de 9,9 %, à 1,08 milliard d’euros. Ceci s’explique, selon le jargon statistique par un effet de base défavorable. En effet, 2016 a été marquée par la production de deux longs-métrages à méga budgets : Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson (197,4 millions d’euros) et The Lake de Steven Quale (66 millions d’euros). A titre de comparaison en 2017, le film d’initiative française le plus coûteux, toujours signé Luc Besson, Anna (qui n’est pas encore sorti), ne s’élève « qu’à » 30,69 millions d’euros. Il est suivi par Santa & Cie d’Alain Chabat (28,3 millions) et La ch’tite famille de Dany Boon (26,8 millions).
« La Ch’tite Famille » remplit les salles
L’acteur et réalisateur Dany Boon sur le tournage de son film « La Ch’tite Famille ». / DAVID KOSKAS/PATHÉ DISTRIBUTION
Boudée par l’Académie des Césars, la comédie est un genre cinématographique qui plaît au public, comme en témoignent les chiffres cumulés des entrées en salle publiés par Ecran total. Pour la période du mercredi 28 février au dimanche 4 mars, c’est le nouveau film de et avec Dany Boon, La Ch’ tite Famille, qui a attiré le plus de monde, réunissant plus de 2 millions de spectateurs pour une distribution sur 843 écrans. Les Tuche 3, d’Olivier Barroux, sorti il y a cinq semaines, continue sur la voie du succès public avec un total de 5,3 millions de spectateurs sur 639 écrans.
Triomphe mondial, Black Panther avec ses super-héros noirs séduit aussi les cinéphiles de l’Hexagone : en trois semaines d’exploitation, le film de Ryan Coogler y a été vu par 2,4 millions de spectateurs. Quant au grand gagnant des Oscars 2018, le film fantastique de Guillermo del Toro, La Forme de l’eau, il n’a pour l’instant attiré qu’un peu plus d’un demi million de spectateurs en deux semaines. Parions que les quatre statuettes remportées dimanche donneront un coup de pouce à sa carrière.
- 49 films dont le budget était supérieur à 7 millions d’euros
C’est le nombre de films produits en 2017 dont le budget était supérieur à 7 millions d’euros. C’est neuf de plus qu’en 2016. Le CNC dénombre également 49 œuvres dont le budget est compris entre 4 et 7 millions. Dans cette catégorie figurent par exemple Un autre monde de Stéphane Brizé, Les Estivants de Valeria Bruni Tedeschi ou Place Publique d’Agnès Jaoui. Tous trois sont attendus en salles cette année. Le devis moyen des films d’initiative française s’établit à 4,9 millions d’euros.
- 72 premiers films
C’est le nombre de premiers films produits en 2017 sur les 222 œuvres d’initiatives françaises, soit près d’un tiers. Signe d’une réelle diversité, il s’est produit l’an dernier 43 films documentaires, 5 films d’animation, des films de genre, des biopics réinventés comme Barbara de Mathieu Amalric… Autre caractéristique : le nombre de coproductions internationales reste très élevé (à 123 films). Ces partenariats incluent 48 pays différents et ont permis de tourner The man who killed Don Quixote de Terry Gilliam ou Submergence de Wim Wenders, qui sortiront cette année.
- 363,3 millions investis par les chaînes de télévision dans les films agréés par le CNC
Les investissements des chaînes de télévision dans les films agréés par le CNC ont crû de 15,3 %, à 363,3 millions d’euros. Une manne répartie entre 193 films. Obligé d’investir dans le cinéma au prorata de son chiffre d’affaires, Canal + qui fut longtemps « le » banquier du cinéma, voit sa part s’amenuiser au fil des années mais conserve, si on y ajoute sa filiale Ciné +, une place prépondérante (173,5 millions d’euros d’investissements dans le septième art soit près la moitié du financement total des chaînes). Si TF1 ou M6 investissement surtout dans des films à devis élevé, les chaînes publiques choisissent des longs-métrages plus variés. Le nombre de films non financés par les télévisions a diminué l’an dernier mais représente toujours 107 longs-métrages agréés. Souvent des premiers films à petit budget.