L’islamologue Tariq Ramadan a passé en 2015 un accord avec une Belge d’origine marocaine pour qu’elle cesse, en échange de 27 000 euros, ses révélations publiques sur leur « relation », a fait savoir la justice belge, mercredi 4 avril, confirmant des informations parues sur le site d’information français Mediapart et dans l’hebdomadaire belge Le Vif.

Une contrepartie financière de 27 000 euros

En mai 2015 a été prononcé à Bruxelles un jugement public entérinant un accord entre Majda Bernoussi et Tariq Ramadan. Cette dernière, qui ne l’accusait pas de viol, dénonçait en revanche sur Internet son emprise psychologique et une relation destructrice.

L’accord « prévoit que Majda Bernoussi retire ses publications sur le Web et cesse d’en publier de nouvelles, moyennant une somme d’argent donnée par Tariq Ramadan », a rapporté à l’AFP Luc Hennart, président du tribunal de première instance de Bruxelles.

Les deux parties ont promis de ne plus avoir de contacts, et Majda Bernoussi de « ne plus envoyer des messages injurieux et/ou menaçants » à l’islamologue suisse et à « ses proches », faute de quoi elle devrait s’acquitter de « dommages et intérêts de 500 euros par violation », écrit Mediapart.

La convention comporte une contrepartie financière, selon Mediapart. Tariq Ramadan s’est engagé, « à titre transactionnel », à lui verser une somme totale de 27 000 euros : 15 000 euros sous la forme d’un premier paiement de 3 000 euros puis de mensualités de 1 500 euros, qui viennent s’ajouter à 12 000 euros déjà payés à l’occasion « d’une précédente convention ».

« Les montants avancés par Mediapart correspondent à la réalité », a confirmé M. Hennart.

Ramadan visé par trois plaintes pour viol

Tariq Ramadan, 55 ans, qui a longtemps été une figure médiatique et influente de l’islam en Europe, est incarcéré en France depuis sa mise en examen pour viols, en février, dans l’enquête ouverte à la suite des plaintes de deux femmes à la fin d’octobre.

Au début du mois de mars, une troisième femme a porté plainte, disant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014. Tariq Ramadan conteste ces accusations.