Loi Vidal : l’université de Rennes-II entièrement bloquée, celle de Nanterre partiellement fermée
Loi Vidal : l’université de Rennes-II entièrement bloquée, celle de Nanterre partiellement fermée
Le Monde.fr avec AFP
La mobilisation contre la loi réformant les règles d’accès à l’université touchait une dizaine de sites vendredi et lundi, dont désormais quatre universités entièrement bloquées.
Devant l’université Tolbiac, à Paris, le 6 avril. / Michel Euler / AP
A la veille de l’appel à la mobilisation sur les campus, mardi 10 avril, voté par la Coordination nationale étudiante (CNE) durant le week-end, le mouvement d’opposition à la réforme de l’entrée à l’université touchait une dizaine d’universités, sur soixante-treize au total en France, lundi 9 avril.
Le nombre d’universités très largement bloquées progresse : Jean-Jaurès à Toulouse depuis le 6 mars, Paul-Valéry à Montpellier depuis le 27 mars, Paris-I (dont le site de Tolbiac depuis le 26 mars), Paris-VIII depuis lundi et Rennes-II à compter du 9 avril. « Tous les bâtiments sont bloqués depuis 6 h 30, sauf la bibliothèque et le restaurant universitaire. Une centaine d’étudiants ont commencé à installer des barricades », a indiqué le président de Rennes-II, Olivier David. « Les séances d’examen et les cours sont annulés », a-t-il ajouté, cité par l’AFP.
L’université de Paris – Nanterre a été partiellement fermée, en raison de l’occupation de plusieurs bâtiments par « une vingtaine de personnes », selon la préfecture de police de Paris, sollicitée. « Ne pouvant plus avoir de contrôle sur cette partie de nos locaux, et en considération du contexte national, nous avons décidé de procéder à l’évacuation, explique l’université dans un communiqué publié à la mi-journée. Aucun dialogue n’a été possible avec ces personnes qui ont d’ores et déjà vandalisé des salles du bâtiment. » « On ne débat pas à l’ombre des matraques », a dénoncé en réponse un collectif de personnels de Nanterre, dans un communiqué adressé au président de l’université.
La mobilisation contre la loi Orientation et réussite des étudiants, promulguée début mars, touche aussi des enseignants, qui refusent de participer aux commissions d’examen des dossiers de candidature à l’entrée en licence. A Lille, malgré l’appel d’un collectif d’enseignants à la grève et à ne pas participer à la tenue des examens, ceux-ci se déroulaient lundi « a priori normalement », selon le président de l’université.
D’autres blocages partiels d’universités se poursuivaient ou débutaient : les sites de Saint-Martin-d’Hères (université de Grenoble-Alpes), du Patio à Strasbourg, ou La Victoire à Bordeaux n’assuraient pas les cours lundi. A Bordeaux toujours, des étudiants ont brièvement tenté de bloquer le campus de Talence-Pessac-Gradignan, avant d’y renoncer.
Dans le Grand Est, les blocages du campus arts, lettres et langues de Metz, entamé vendredi, et du campus lettres et sciences humaines de Nancy, commencé le 22 mars, se poursuivaient lundi, selon l’université de Lorraine. A Nancy, le président de l’université, Pierre Mutzenhardt, organise un vote électronique à destination des huit mille étudiants du campus, en vue d’une reprise des cours mercredi.
A Montpellier, alors qu’une nouvelle assemblée générale est prévue mercredi, « les examens se sont tenus toute cette semaine et se tiendront les semaines prochaines à distance, pour la plupart d’entre eux », a indiqué, dans un communiqué adressé aux étudiants, le président de l’université, Patrick Gilli.
Vendredi 6 avril, à l’issue d’un vote serré, les étudiants de Tours ont finalement stoppé le blocage.
Lundi matin, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a assuré que 2018 ne serait « pas une année perdue » pour les étudiants et que les calendriers d’examens étaient pour la plupart « maintenus ».
Par ailleurs, une enquête a été ouverte après la découverte dimanche de cinq cocktails Molotov à l’intérieur de la faculté parisienne de Tolbiac, bloquée depuis près de trois semaines par des opposants aux modalités d’accès à l’université, a indiqué lundi une source judiciaire. Le tribunal administratif de Paris avait rejeté la veille une requête exigeant l’intervention des forces de l’ordre et la levée du blocage de l’université de Tolbiac, déposée la veille par le syndicat étudiant de droite UNI.
Outre la mobilisation prévue mardi, la CNE encourage les étudiants à manifester le 14 avril « en lien avec la grève des cheminots » et à se « joindre à la journée nationale de grève du 19 avril ». Elle prévoit de se réunir à nouveau les 21 et 22 avril.