Interview de Macron sur BFMTV, RMC et « Mediapart » : la forme autant critiquée que le fond
Interview de Macron sur BFMTV, RMC et « Mediapart » : la forme autant critiquée que le fond
Le Monde.fr avec AFP
« Caricature d’interview » et « tragi-comédie » pour certains, « incroyable entretien de presse » pour d’autres : l’interview d’Emmanuel Macron a divisé.
Emmanuel Macron, président de la république, était interviewé par Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin. | Jean-Claude Coutausse / Le Monde
Nouvel entretien télévisé, et nouvelle salve de réactions. Les personnalités politiques ont davantage critiqué la forme que le fond de l’interview diffusée par RMC, Mediapart et BFMTV, dimanche 15 avril.
Christian Estrosi, le maire de Nice (Les Républicains, LR), y a vu « une caricature d’interview ». Car « en cherchant à abaisser la fonction présidentielle, les journalistes [Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin] abaissent en réalité la fonction de journaliste ». Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La France, a comparé cet entretien à « une tragi-comédie », fustigeant le « nouveau jeu de dupe » auquel ce serait livré Emmanuel Macron.
Dans un communiqué, le président de l’Union des Démocrates et des Indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde a regretté un entretien « peu audible » le président ayant « dû ferrailler avec deux journalistes ayant cédé parfois à la tentation militante ».
Profusion de critiques sur Twitter
Sur Twitter, ils sont nombreux à avoir commenté la virulence des échanges. « Drôle d’interview qui consiste en fait à caricaturer la pensée, à faire des amalgames et ses postulats sans poser des questions à l’interlocuteur. Assez admiratif de la capacité d’Emmanuel Macron à répondre malgré tout avec calme et pédagogie », a applaudi le président du groupe MoDem à l’Assemblée, Marc Fesneau.
Drôle d’interview qui consiste en fait à caricaturer la pensée, à faire des amalgames et ses postulats sans poser d… https://t.co/wZcmNxvwBi
— MFesneau (@Marc Fesneau)
Trouvant l’interview « déplacée », le député frontiste (FN) Gilbert Collard a appelé les journalistes à un peu plus de respect, déplorant qu’ils n’appellent pas Emmanuel Macron « Monsieur le Président ».
Même si je trouve cette interview triangulaire complètement déplacée, ça leur écorcherait la bouche de dire une foi… https://t.co/NZSsT5tOVk
— GilbertCollard (@Gilbert Collard)
Ils étaient tout de même quelques-uns à commenter la prestation du chef d’Etat. C’est notamment le cas de Virginie Duby-Muller, député LR, qui parle d’un « exercice d’auto-satisfaction du Président, dans un cadre poussif et brouillon. Aucune annonce, beaucoup d’enfumage ».
Un exercice d'auto-satisfaction du Président, dans un cadre poussif et brouillon. Aucune annonce, beaucoup d'enfuma… https://t.co/OUggUYRGQ5
— DubyMuller (@Virginie Duby-Muller)
Un « exercice démocratique » pour le président
A la gauche de l’échiquier politique, la forme a davantage plu. « Ce format d’entretien est (…) bien meilleur que les exercices complaisants ou connivents auxquels la Ve République nous a habitués », a réagi l’ancien candidat du parti socialiste (PS) à la présidentielle Benoît Hamon.
« Incroyable entretien de presse. On n’écoute plus les réponses, on attend les questions », a tweeté Jean-Luc Mélenchon, de La France Insoumise (LFI) durant l’émission.
Incroyable entretien de presse. On n'écoute plus les réponses, on attend les questions.
#MacronBFMTV #Bourdin #Plenel
— JLMelenchon (@Jean-Luc Mélenchon)
Quant à Emmanuel Macron, il s’est montré satisfait par ce format d’interview, répondant « chiche » à une invitation à renouveler l’exercice dans un an, pour le deuxième anniversaire de son accession à l’Elysée. « Avec des réponses peut-être longues, argumentées, des querelles inévitablement, mais avec ce qui est un exercice me semble-t-il démocratique dont nous avons besoin », a-t-il conclu.