L’organisation basque ETA demande pardon pour le « mal » causé durant sa lutte armée
L’organisation basque ETA demande pardon pour le « mal » causé durant sa lutte armée
Le Monde.fr avec AFP
Cette déclaration intervient à l’approche de sa dissolution annoncée. En plusieurs décennies de lutte contre l’Etat espagnol, le groupe séparatiste a tué plus de 800 personnes.
ETA a tué plus de 800 personnes en plusieurs décennies de lutte contre l’Etat espagnol. / ANDER GILLENEA / AFP
L’organisation séparatiste basque Euskadi Ta Askatasuna (« Pays basque et liberté », ETA) a reconnu le « mal » qu’elle a causé pendant sa lutte armée et demandé pardon aux victimes, dans un texte publié vendredi 20 avril par le journal basque Gara.
« Nous avons causé beaucoup de douleur et des dommages irréparables. Nous voulons manifester notre respect aux morts, aux blessés et aux victimes des actions d’ETA… Nous le regrettons sincèrement. »
« ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque de libération nationale, veut reconnaître par cette déclaration le mal causé au cours de sa trajectoire armée, et manifester son engagement à surmonter définitivement les conséquences du conflit et à éviter qu’il se répète », annonce le texte.
Le groupe, qui a tué plus de 800 personnes en plusieurs décennies de lutte contre l’Etat espagnol, affirme cependant ne pas être le seul responsable des souffrances au Pays basque. « La souffrance existait avant la naissance d’ETA et a continué après qu’elle a cessé la lutte armée », affirme le communiqué.
« Regrets » et « pardon »
L’organisation qui s’en est prise souvent aux forces de l’ordre et aux représentants de l’Etat, exprime ses « regrets » pour toutes les victimes, mais demande plus particulièrement « pardon » aux civils pris dans la tourmente :
« Nous savons que, obligés par les nécessités de tout type de lutte armée, notre action a nui à des citoyens et des citoyennes sans aucune responsabilité. Nous avons aussi causé des torts graves qui ne sont pas réparables. Nous demandons pardon à ces personnes et à leurs familles. »
Sans mettre en cause nommément l’Etat espagnol, ETA demande à « tous de reconnaître les responsabilités et les torts causés » et s’engage à œuvrer à la réconciliation. Ce communiqué est publié à l’approche de sa dissolution, qui devrait avoir lieu en mai, et un an après le désarmement final de l’organisation. Fondée sous la dictature de Francisco Franco, ETA a renoncé en 2011 à la lutte armée.