Babi Badalov est né en Azerbaïdjan en 1959. Il a vécu en Russie, a été expulsé du Royaume-Uni et a fini par venir vivre en France en 2011, protégé par son statut d’exilé politique. Dans plusieurs langues, selon plusieurs écritures, Badalov écrit sur toutes sortes de supports, de la feuille de papier au drap de lit, du tee-shirt au mur, en noir et blanc et en couleurs. Calligraphe, il a le génie de l’allitération, de l’assonance, du glissement ­progressif d’un mot à un autre, du néologisme aussi. Ce ne sont pas des jeux d’esprit ni des calembours ­scabreux à la façon de Rrose Sélavy – Marcel Duchamp –, mais une forme à la fois ­poétique et conceptuelle, entre poème et aphorisme, haïku et ­litanie. Les réflexions politiques et esthétiques y sont aussi fréquentes qu’irrévérencieuses et ­libres. Il y a autant d’invention, d’ironie et de subtilité dans ses « poupées », masques et coiffes cousus avec des bouts de tissus récupérés. En un mot, voici un grand et profond artiste.

« De More Cry Sea », de Babi Badalov. Galerie Jérôme Poggi, 2, rue Beaubourg, Paris 4e. Tél. : 09-84-38-87-74. Du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures. Jusqu’au 27 mai. www.galeriepoggi.com