Des drones au secours de la Grande Muraille de Chine
Des drones au secours de la Grande Muraille de Chine
Par Jean-Michel Normand
Grâce à l’imagerie numérique, un premier inventaire de cette construction longue d’environ 6 000 km va être engagé.
La Grande Muraille dans la région de Jinshanling, au nord de Pékin. / Jakub Hałun
La Grande Muraille de Chine n’est pas un long cordon régulier mais une série de constructions discontinues, souvent en mauvais état. Pour dresser un premier inventaire de ce patrimoine en partie englouti par la végétation, les autorités chinoises vont faire réaliser des opérations de cartographie numérique en recourant à l’outil le plus affûté pour ce genre d’exercice : le drone. Le 25 avril, la Fondation de Chine pour la conservation de l’héritage culturel et la société Intel ont signé un accord qui permettra d’ausculter plusieurs segments de cette construction édifiée entre le IIIe siècle avant notre ère et le XVIIe siècle.
Envahies par les végétaux, difficiles d’accès à cause de la pente et de leur implantation dans des zones très isolées, de nombreuses portions de la Grande Muraille sont quasi impossibles à explorer avec des moyens classiques. D’où l’intérêt de réaliser des cartographies numériques en recourant à des drones dotés de caméras sophistiquées. La première étape sera la zone de Jiankou, dans les montagnes situées au nord de Pékin.
Ce pan de la muraille est très connu, car réputé pour sa représentativité historique et pour sa beauté, mais très difficilement accessible en raison de la densité de la végétation. Il aurait été construit au Ve siècle, puis reconstruit au XIVe siècle, sous la dynastie Ming.
Evaluation des réparations à effectuer
Les images 3D seront prises en haute définition par des drones Falcon 8 + d’Intel, des octocoptères (appareils équipés de huit moteurs) dont l’autonomie est limitée mais qui peuvent se maintenir en vol stationnaire pour parfaitement « peigner » une zone sélectionnée. Les appareils devraient évoluer en mode programmé, et le traitement des images sera automatisé.
Avec ses huit moteurs, le drone Falcon 8+ d’Intel est spécialement destiné à l’imagerie numérique. / Intel Corporation
Des outils d’intelligence artificielle seront mis en œuvre pour reconstituer virtuellement les édifices à partir des données accumulées. L’objectif est de dresser un inventaire précis des réparations à effectuer, de fournir des informations sur la nature et sur la configuration du terrain ou encore de rechercher les éléments qui se sont détachés de la construction.
Longue de 6 000 km (voire de 8 800 km comme le suggèrent des évaluations réalisées à partir de récits historiques), la Grande Muraille de Chine offre un champ d’investigation vertigineux aux drones d’Intel. Et sans doute aussi un marché potentiel à ne pas négliger.