Un « plan détaillé de sortie de crise » sera publié d’ici à la fin de la semaine par l’opérateur Smovengo, chargé du déploiement du Vélib’, qui souffre de multiples ratés depuis janvier, ont annoncé mercredi 2 mai Paris et la Métropole du Grand Paris (MGP).

Le consortium, à la demande des élus, s’est engagé « à rendre public d’ici la fin de la semaine un plan de sortie de crise dans lequel ils détailleront les mesures qu’ils vont prendre et leur calendrier », a annoncé un communiqué des élus à l’issue d’une réunion à l’Hôtel de Ville de Paris.

Depuis dix jours, « le service Vélib’ est quasi inexistant », en raison d’une grève des salariés et donc de l’interruption de la maintenance, qui s’ajoutent « aux retards de déploiement déjà connus depuis le début de l’année et à plusieurs bugs informatiques », note le communiqué.

« Ne nions pas la réalité : la transition vers le nouveau Vélib’ se passe mal. Nous sommes confrontés depuis le début de l’année à une série de déconvenues inacceptables », a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui affirme qu’il faut un « service qui fonctionne au plus vite, afin de retrouver la confiance des usagers ».

« Totale détermination »

Pour Patrick Ollier (LR), président de la MGP dont 68 communes sont associées au déploiement du service de vélos en libre partage, « nous sommes profondément insatisfaits du résultat actuel. Nous attendons de l’opérateur qu’il prenne des engagements concrets et publics » qui doivent être « respectés ».

Les dirigeants de Smovengo, qui avaient été convoqués par les élus, ont « reconnu leur part de responsabilité et présenté les solutions qu’ils comptent mettre en œuvre dans les semaines à venir pour redémarrer le service et finaliser le déploiement », selon le communiqué.

Ils ont « réaffirmé leur totale détermination à résoudre cette crise et à respecter les modalités du contrat ». Les élus ont demandé que ce plan « prévoie à court terme la réinitialisation des vélos bloqués et l’instauration d’une maintenance efficace des stations sur batterie ».

En parallèle, l’opérateur « devra accélérer les travaux de raccordement électrique des stations », avec un calendrier rendu public et « respecté quelles que soient les circonstances ».

Très éloigné de l’objectif initial

Le consortium Smoove – une PME de Montpellier, Mobivia (Norauto, Midas), l’Espagnol Moventia et les parkings Indigo –, qui prend la suite du groupe JC Decaux, est la cible de critiques en raison du retard du déploiement des vélos.

Le nombre de stations opérationnelles est très éloigné de l’objectif initial de 700 stations au 1er janvier et de 1 400 à la fin de mars sur Paris et les 60 communes adhérentes, selon les chiffres du Syndicat Autolib’ Velib’ Metropole, gestionnaire.

Les salariés, en grève depuis le 17 avril, doivent manifester jeudi matin devant l’Hôtel de Ville dans la matinée, quelques heures avant une troisième réunion de négociations avec leur direction.

Une délégation des grévistes a été reçue dans la journée de mercredi par le groupe UDI-Modem qui a demandé au Syndicat mixte Vélib’ Autolib’ de « favoriser la sortie de crise ».