Les représentants de l’Iowa votent leur loi pour le « coeur qui bat » anti-avortement, le 1er mai. / Zach Boyden-Holmes / AP

Le parlement de l’Iowa a adopté mercredi 2 mai la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) la plus contraignante du pays en termes de période possible d’intervention, avec l’espoir de susciter un débat national.

Les législateurs, majoritairement républicains, de cet Etat agricole du centre du pays, ont interdit l’avortement à partir du moment où les battements du cœur sont détectés, ce qui est possible dès la sixième semaine de grossesse. Avec des exceptions pour les victimes de viol et d’inceste.

Ce texte doit encore être promulgué par la gouverneure républicaine Kim Reynolds, opposée à l’IVG, pour entrer en vigueur. Une telle restriction devrait entraîner une bataille devant les tribunaux, jusqu’au niveau fédéral.

« Nous effectuons aujourd’hui un pas courageux… pour dire à la nation que l’Iowa défendra ses plus fragiles, ceux qui n’ont pas de voix – nos enfants à naître », a déclaré la républicaine Shannon Lundgren, qui siège à la Chambre des représentants de l’Iowa.

Bataille au tribunal

Les partisans de ce texte souhaitent qu’en soit saisie la Cour suprême des Etats-Unis, qui a légalisé l’avortement jusqu’à 20 semaines de grossesse dans le pays en 1973 mais le débat reste intense sur le sujet.

La plus haute instance judiciaire américaine a rejeté en 2016 des recours du Dakota du Nord et de l’Arkansas, après l’annulation par des tribunaux locaux de législations similaires sur les battements cardiaques.

L’ACLU, puissante association de défense des droits civiques, a condamné dans un communiqué l’adoption du projet de loi, estimant qu’il allait ramener « les femmes de l’Iowa près d’un demi-siècle en arrière ». « Tout ce que nous pouvons dire pour l’instant, c’est que nous avons combattu cette législation à chaque étape du processus et nous regrettons qu’elle soit allée si loin », a confié Veronica Fowler, porte-parole de l’ACLU en Iowa. « C’est clairement inconstitutionnel et cela bloque dans les faits le droit à l’avortement pour la plupart des femmes », a-t-elle dénoncé.