Football : huit raisons d’aimer la Coupe de France
Football : huit raisons d’aimer la Coupe de France
La centième finale de la Coupe de France se tient mardi. Le club de National 1 des Herbiers affrontera le mastodonte PSG.
Cette année, la Coupe de France, une compétition de football déjà à part, aura un goût particulier : ce sera la centième finale de cette compétition. Mardi 8 mai, le club vendéen des Herbiers (National 1) affrontera le mastodonte Paris – Saint-Germain, un challenge de taille mais fréquent dans cette compétition mythique.
Qu’a-t-elle de si particulier pour passionner ainsi les amateurs de football ? Voici huit choses qui l’expliquent.
1 - Parce qu’elle est centenaire
Créée le 15 janvier 1917 sous le nom éphémère de « Coupe Charles-Simon », alors que la première guerre mondiale touche à sa fin, la Coupe de France s’est imposée au fil des ans comme une compétition prestigieuse, la seule ouverte à la fois aux clubs amateurs et professionnels.
La première édition, le 5 mai 1918, réunissait quarante-huit clubs et fut remportée par… l’Olympique de Pantin. A ce jour, trente-trois clubs se partagent les quatre-vingt-dix-neuf trophées distribués. Aux côtés de clubs aujourd’hui disparus, comme l’Olympique de Pantin ou le CA Sports Généraux (vainqueur en 1919 et en 1925), on retrouve au palmarès le RC Paris, devenu le Racing Club de France, ou encore l’Excelsior de Roubaix (1933), devenu le SCO Roubaix.
2 - Parce que chaque année un Petit Poucet affronte un géant
Le charme de la Coupe de France (qui réunissait mille clubs en 1949 et plus de sept mille en 2013) tient souvent aux exploits des plus faibles. Le fameux « Petit Poucet », c’est-à-dire le club le plus modeste qui va le plus loin dans la compétition, devient une attraction chaque année.
A ce titre, Calais reste le roi. En 2000, le club amateur (CFA) ne s’incline qu’en finale face à Nantes après avoir battu quatre clubs professionnels : Lille et Cannes (D2), Strasbourg et Bordeaux (D1).
Des supporteurs du club de Calais en 2000 / François Guillot - AFP
3 - Parce que le match entre les grands clubs s’y poursuit
Le PSG et l’OM détiennent tous deux le record de victoires en Coupe de France. Mais si les Parisiens ont remporté leurs dix finales entre 1982 et 2016, Marseille ne s’est plus imposé depuis 1989 et un succès spectaculaire (4-3) face à Monaco, avec un triplé de Jean-Pierre Papin, seul joueur à avoir accompli cette performance.
Le président de la République François Mitterrand embrasse le footballeur marseillais Jean-Pierre Papin en lui remettant la coupe, le 10 juin 1989 au Parc des Princes, après la victoire de Marseille sur Monaco lors de la finale de la Coupe de France de football. / JEAN-LOUP GAUTREAU / AFP
4 - Parce qu’elle est la compétition de tous les Français
Lors de l’édition 1957, les amateurs du SCU El Biar d’Alger réalisèrent le premier grand exploit de la Coupe de France. Quelques années avant l’indépendance, les Algérois avaient éliminé le Stade de Reims en seizièmes de finale (2-0). Les Rémois venaient juste d’être finalistes de la Coupe d’Europe des clubs champions face au Real Madrid.
Elle n’est entièrement devenue la compétition de tous les Français qu’à partir de la saison 1961-1962, où les clubs des DOM-TOM furent intégrés au tirage au sort. Vingt clubs ultramarins ont atteint depuis les 32es de finale, mais un seul s’est qualifié pour les 16es en 1989 : les Guyanais du Geldar Kourou, battus par Nantes.
Le SCU El Biar d’Alger contre Reims en 1957. / AFP
5 - Parce qu’elle a accompagné l’histoire de clubs de légende
Des clubs deviennent très vite redoutables dans cette compétition qui n’a jamais connu de pause, même pendant la seconde guerre mondiale. Parmi eux, le Red Star de Saint-Ouen, dans la Seine-Saint-Denis, qui s’est imposé cinq fois au total, et qui triompha trois années de suite en 1921, 1922 et 1923.
En 1948, les joueurs du LOSC (Lille) s’imposent à leur tour pour la troisième fois d’affilée et entrent dans l’histoire en égalant la performance du Red Star. Aujourd’hui, ces deux clubs sont avec le PSG les seuls à avoir remporté la coupe trois années consécutives. Une performance que le club parisien, vainqueur en 2015, 2016 et 2017, veut dépasser.
Le Red Star, ici contre Charleville à Colombes, le 1er avril 1936. / AFP
6 - Parce qu’un drame entache son histoire
La Coupe de France, ce sont cent une éditions qui ont débuté, mais seulement cent finales, en comptant celle de mardi 8 mai. Le 5 mai 1992, juste avant la demi-finale entre Bastia et Marseille, une tribune construite précipitamment pour l’occasion dans le stade de Furiani, en Corse, s’effondre. La compétition est arrêtée. Le bilan est terrible : dix-huit morts et deux mille trois cents blessés. L’été dernier, près de vingt-cinq ans après les faits, le ministère des sports a annoncé que la catastrophe était considérée comme un drame national et qu’aucun match ne serait plus joué en France un samedi 5 mai.
Des spectateurs du match Bastia-OM dans les décombres de la tribune, juste après son effondrement, le 5 mai 1992. / ERIC CABANIS / AFP
7 - Parce qu’elle est reconnue au sommet de l’Etat
C’est le président Gaston Doumergue, sous la IIIe République, qui institua le rituel de la remise du trophée par le chef de l’Etat lors de la finale 1927, remportée par l’OM. Mais le champion toutes catégories dans cette tradition républicaine est François Mitterrand, avec quatorze remises. Ici, il remet la Coupe de France au capitaine de Montpellier, Laurent Blanc, futur champion du monde.
Le 3 mai 1959, Charles de Gaulle, alors président de la République, salue les joueurs de l’équipe du Havre en finale à Colombes. / AFP
François Mitterrand et Laurent Blanc le 2 juin 1990. / Jacques Demarthon - AFP
8 - Parce qu’elle crée des entraîneurs de légende
Chez les entraîneurs, c’est évidemment Guy Roux que l’on retrouve au top du palmarès. Le célèbre entraîneur auxerrois a remporté quatre Coupes de France sur le banc de l’AJA (1994, 1996, 2003 et 2005), réalisant même le doublé avec le championnat en 1996.
Guy Roux avec ses joueurs d’Auxerre en 2003, lors de leur victoire en Coupe de France. / Jack Guez - AFP
Coupe de France, Coupe de la Ligue : quelles différences ?
La Coupe de France : elle est organisée par la Fédération française de football (FFF). Elle est ouverte à tous les clubs de France, y compris les amateurs. C’est pour cela que l’équipe amateurs des Herbiers, en Vendée, jouera la finale de la Coupe de France face au PSG le 8 mai. Elle compte, au total, quatorze tours (les équipes professionnelles ne rentrant dans la compétition qu’à partir du 7e tour), avec des matchs uniques (pas d’« aller-retour »). Le vainqueur se qualifie pour la Ligue Europa.
La Coupe de la Ligue : elle est organisée par la Ligue de football professionnel qui, comme son nom l’indique, ne rassemble que les clubs professionnels. Cette compétition n’est donc pas ouverte aux clubs amateurs. Le vainqueur se qualifie directement pour la Ligue Europa.
Cet encadré s’inscrit dans un article consacré aux compétitions des clubs de football.