Les parents de Naomi Musenga, morte à l’hôpital de Strasbourg fin décembre après un appel pris à la légère par le SAMU, ont demandé jeudi 10 mai que « justice soit faite » lors d’une conférence de presse au cabinet de leurs avocats.

« Que justice soit faite, c’est cela notre première préoccupation pour cette enfant qui était aimée de tous », a déclaré son père, Polycarpe Musenga, estimant avoir été « baladé » sur les circonstances de la mort de sa fille.

« La famille ne souhaite absolument pas que l’on charge uniquement l’opératrice » mais voudrait que des réponses soient apportées aux « nombreuses interrogations » et que l’on remonte la « chaîne de responsabilités », a déclaré plus tôt l’un de ses avocats, Mohamed Aachour.

Enquête préliminaire ouverte

« J’ai très mal au ventre », « J’ai mal partout », « Je vais mourir… », souffle Naomi Musenga, peinant à s’exprimer, dans son appel du 29 décembre transféré par les pompiers au SAMU. « Si vous ne me dites pas ce qui se passe, je raccroche », réplique sur un ton péremptoire l’opératrice du SAMU qui ajoute, moqueuse : « Oui vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde » selon l’enregistrement obtenu fin mars par la famille et publié par le site d’information local alsacien Heb’di.

Emmenée à l’hôpital plusieurs heures plus tard, après qu’un médecin eut appelé lui-même le SAMU, Naomi Musenga, mère d’une petite fille, est victime d’un infarctus puis transférée en réanimation avant de succomber dans l’après-midi. Son autopsie ne sera réalisée que le 3 janvier, cent douze heures après sa mort.

Le rapport du médecin légiste évoque une « défaillance multiviscérale sur choc hémorragique » mais aussi une « putréfaction avancée » du corps qui interroge la famille de Mme Musenga, en quête d’explications. Mercredi, le parquet de Strasbourg a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire du chef de « non-assistance à personne en péril ».