Catalogne : feu vert des radicaux à l’élection d’un président indépendantiste
Catalogne : feu vert des radicaux à l’élection d’un président indépendantiste
Le Monde.fr avec AFP
L’indépendantiste Quim Torra devrait pouvoir profiter de l’abstention de quatre députés d’extrême gauche lundi pour être élu à la tête de la région.
Plus rien ne s’oppose à l’élection de Quim Torra lundi à la tête de la région Catalogne. / Emilio Morenatti / AP
Un nouveau président devrait enfin pouvoir être élu lundi 14 mai à la tête de la Catalogne. La frange radicale des indépendantistes a donné dimanche son feu vert à l’élection à la présidence de la région d’un candidat séparatiste, ce qui entraînera la levée de la tutelle imposée par l’Espagne à la région.
Le petit parti d’extrême gauche Candidature d’unité populaire (CUP) a annoncé que ses quatre députés au Parlement régional s’abstiendraient lors du second vote d’investiture lundi. Ce choix devrait permettre à Quim Torra, le candidat choisi par l’ex-président en exil Carles Puigdemont, d’être élu à la majorité simple de 66 députés régionaux contre 65.
« La CUP ne bloquera pas la formation d’un nouveau gouvernement, en maintenant ses quatre abstentions », a annoncé dans un communiqué la formation anticapitaliste après avoir consulté ses militants lors d’une réunion au nord de Barcelone. Ces quatre députés s’étaient abstenus au premier tour samedi, privant le candidat indépendantiste de la majorité absolue requise de 68 députés.
Vers la levée automatique de la tutelle de Madrid
Quim Torra, un éditeur de 55 ans, a été choisi par Carles Puigdemont qui s’est exilé après la proclamation d’indépendance des députés séparatistes catalans le 27 octobre dernier. Le gouvernement espagnol avait immédiatement destitué le gouvernement régional catalan et convoqué de nouvelles élections, où les séparatistes ont conservé en décembre une mince majorité.
Après un succès inattendu dans ce scrutin, Carles Puigdemont a voulu se faire réélire président depuis son exil. Mais, bloqué par les tribunaux, il a fini par se résigner à passer le témoin, sans renoncer à son influence politique.
Une fois élu, Quim Torra pourra former son gouvernement, ce qui entraînera automatiquement la levée de la tutelle de Madrid sur cette région de 7,5 millions d’habitants. Dans son discours d’investiture samedi, il a promis de « travailler sans relâche » pour l’indépendance de la Catalogne et de faciliter au plus tôt le retour au pouvoir de Carles Puigdemont, qui est selon lui « le président légitime ».