La réforme constitutionnelle adoptée au Burundi
La réforme constitutionnelle adoptée au Burundi
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le oui a obtenu 73,2 % des voix, contre 19,3 % au non, a annoncé le président de la CENI, Pierre-Claver Ndayicariye. La participation était de 96,4 %.
Âgé de 54 ans, Pierre Nkurunziza est un ancien professeur de sport qui a combattu dans les rangs des Forces de défense de la démocratie pendant la guerre civile. Il appartient à la majorité hutue. Il est arrivé au pouvoir en 2005, à la fin du conflit qui a fait 300 000 morts. / Berthier Mugiraneza / AP
Les Burundais ont largement approuvé par référendum une réforme de la Constitution, qui peut permettre au président Pierre Nkurunziza de rester en poste jusqu’en 2034, selon les résultats provisoires annoncés, lundi 21 mai, par la Commission électorale (CENI).
Le oui en faveur de cette révision constitutionnelle a obtenu 73,2 % des voix, contre 19,3 % pour le non, 3,3 % d’abstention et 4,1 % de bulletins nuls, a énoncé le président de la CENI, Pierre-Claver Ndayicariye, lors d’une conférence de presse. La participation est de 96,4 %. Ces chiffres n’incluent pas la diaspora, qui ne représente que 0,27 % des votants, ce qui « n’est en aucune façon de nature à influencer les résultats du référendum constitutionnel », a précisé M. Ndayicariye. Les résultats définitifs doivent être validés dans un délai de neuf jours par la Cour constitutionnelle.
Quelque 4,8 millions d’électeurs étaient appelés, jeudi 17 mai, à répondre par oui ou par non à des amendements prévoyant de porter de cinq à sept ans le mandat présidentiel et autorisant le chef de l’Etat en exercice à briguer deux nouveaux mandats à partir de 2020.
Climat de peur et d’intimidation
La coalition d’indépendants Amizero y’Abarundi (« Espoir des Burundais »), emmenée par le principal opposant à l’intérieur du pays, Agathon Rwasa, avait par avance annoncé qu’elle ne reconnaissait pas les résultats du référendum.
L’opposition et les organisations de défense des droits humains estiment quant à elles que le scrutin a été organisé dans un climat de peur et d’intimidation. Selon Human Rights Watch, au moins 15 opposants ont été tués ces derniers mois par les forces de sécurité et par des partisans du parti présidentiel dans le cadre de la campagne référendaire. L’opposition redoute que la modification de la Constitution permette à Pierre Nkurunziza de se situer au-dessus de la loi.
Agé de 54 ans, Pierre Nkurunziza est un ancien professeur de sport qui a combattu dans les rangs des Forces de défense de la démocratie pendant la guerre civile. Il appartient à la majorité hutue. Il est arrivé au pouvoir en 2005, à la fin du conflit, qui a fait 300 000 morts.