Caracas renvoie le chargé d’affaires des Etats-Unis, accusé de conspiration
Caracas renvoie le chargé d’affaires des Etats-Unis, accusé de conspiration
Le Monde.fr avec AFP
Nicolas Maduro réplique ainsi aux sanctions de Washington après sa réélection contestée.
Nicolas Maduro après sa réélection. / MARCO BELLO / REUTERS
Deux jours après sa réélection controversée, le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré, mardi 22 mai, « persona non grata » le chargé d’affaires des Etats-Unis, Todd Robinson, annonçant son départ « dans les 48 heures ».
« Nous allons présenter des preuves au pays de la conspiration dans le domaine militaire du chargé d’affaires des Etats-Unis et de son ambassade, de la conspiration dans le domaine économique et de la conspiration dans le domaine politique », a assuré M. Maduro, qualifiant M. Robinson, le plus haut représentant diplomatique des Etats-Unis dans le pays, de « conspirateur actif, qui abuse et viole la loi internationale ».
Le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2013 et réélu, dimanche, pour un nouveau mandat courant jusqu’en 2025, a aussi ordonné l’expulsion du numéro deux de la mission diplomatique (les deux pays n’ont plus d’ambassadeurs respectifs depuis 2010), Brian Naranjo, qu’il a accusé d’être le représentant à Caracas de la CIA.
Scrutin contesté
Ces mesures interviennent au lendemain de l’annonce de nouvelles sanctions économiques prises par les Etats-Unis, visant à réduire la capacité de Caracas à vendre ses actifs.
Lors d’un scrutin critiqué par la communauté internationale et boycotté par l’opposition qui dénonçait une « supercherie », M. Maduro, 55 ans, a obtenu dimanche 68 % des voix contre 21,2 % à son principal adversaire Henri Falcon, 56 ans. Ce dernier a dénoncé un scrutin sans « légitimité » et réclamé une nouvelle élection avant la fin de l’année.
Les résultats annoncés, qualifiés de « farce » par Washington, ont été rejetés par le Chili, le Panama, le Costa Rica tout comme par le Groupe de Lima, une alliance de pays d’Amérique et des Caraïbes qui comprend l’Argentine, le Brésil, le Canada, la Colombie et le Mexique.
L’Union européenne a dénoncé les nombreuses irrégularités signalées lors du scrutin et a annoncé envisager des sanctions.