Pour la première fois, les dirigeants européens se retrouvent vendredi 23 février pour débattre à 27 du budget de l’UE après 2020 et le départ du Royaume-Uni, en attendant les propositions officielles de la Commission en mai.

Les chefs d’Etat se pencheront aussi sur le mode de désignation du successeur de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, un enjeu qui divise.

Après avoir fait face à des défis inédits ces dernières années, en matière de sécurité intérieure ou d’accueil de migrants, l’UE est prête à se doter des moyens financiers pour y répondre à l’occasion de son prochain cadre financier pluriannuel (CFP).

Mais se pose la question du financement de ces nouvelles mesures alors que le budget de l’UE va perdre l’un de ses principaux contributeurs, le Royaume-Uni, soit environ 10 milliards d’euros par an, selon le Conseil européen, l’instance qui regroupe les Etats membres. Pour ce budget post-2020 – le CFP actuel court sur sept ans : de 2014 à 2020 –, l’idée de la Commission est de décider des priorités, puis d’ajuster le budget en conséquence.

Choix stratégiques

Il faudra faire des choix, a d’ores et déjà prévenu Bruxelles. L’essentiel du budget de l’UE, environ 70 %, est pour l’instant consacré aux piliers historiques de l’Union : la politique de cohésion, visant à permettre aux régions les plus pauvres de rattraper leur retard, et la politique agricole commune (PAC). « Il y a les pays qui ne veulent pas payer plus et ceux qui ne veulent pas recevoir moins », a résumé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Selon le haut responsable européen, la plupart des Etats membres sont d’accord pour soutenir l’idée d’une augmentation de leur participation, mais « ceux qui sont sceptiques ou contre sont très déterminés ».

Les Vingt-Sept n’ont pas l’intention d’entrer dans ces débats chiffrés vendredi. Ils se contenteront d’afficher leurs priorités dans l’attente des propositions de l’exécutif européen, au début de mai.

Le départ du Royaume-Uni soulève un débat au sein de l’UE sur son avenir, et les 27 ont d’ailleurs déjà prévu de se retrouver en mai 2019 à Sibiu (Roumanie), pour préparer leur futur « agenda stratégique » pour la période 2019-2024. Ce sommet se tiendra juste avant l’élection d’un nouveau Parlement européen et la formation d’une nouvelle Commission, dont le président, successeur de l’emblématique Jean-Claude Juncker, sera nommé par le Conseil avec l’aval des eurodéputés.