Donald Trump a trouvé un accord sur le groupe chinois ZTE
Donald Trump a trouvé un accord sur le groupe chinois ZTE
Le Monde.fr avec AFP
Le groupe chinois de télécoms va devoir verser une amende de 1,3 milliard de dollars. Cet accord a provoqué la colère d’élus du Congrès, démocrates ou même républicains.
Donald Trump a volé au secours du fabricant chinois de téléphones. Le président américain a annoncé, vendredi 25 mai, avoir trouvé un accord pour régler le contentieux sur le groupe chinois de télécoms ZTE. « Je l’ai [ZTE] fermée maintenant laissons-la rouvrir avec d’importantes garanties sécuritaires, un changement dans le management et le conseil d’administration, l’obligation d’acheter des composants américains et une amende de 1,3 milliard de dollars », a-t-il tweeté.
Senator Schumer and Obama Administration let phone company ZTE flourish with no security checks. I closed it down t… https://t.co/Q01eeyBBvC
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
M. Trump a également décrié vendredi soir la politique économique de ses prédécesseurs ayant « laissé l’entreprise de télécoms ZTE prospérer sans contrôles de sécurité ». Il a encore fustigé les démocrates pour leurs « soi-disant accords commerciaux qui sont la risée du monde ! ».
75 000 emplois en péril
Son administration avait imposé mi-avril l’interdiction d’exporter des composants électroniques américains, comme les microprocesseurs indispensables à la fabrication des smartphones de ZTE, ce dernier ayant violé ses engagements sur le respect des embargos commerciaux contre l’Iran et la Corée du Nord, selon Washington.
Cette interdiction, décrétée pour sept ans, a conduit le groupe chinois à la cessation de l’essentiel de ses activités mettant quelque 75 000 emplois en péril.
Or ces sanctions pénalisent aussi les entreprises américaines qui vendaient des composants à ZTE, comme l’a reconnu mardi le président américain. Il a été récemment sollicité par le président chinois Xi Jinping pour lever les sanctions imposées mi-avril à ZTE.
Selon le New York Times, citant une source proche du dossier, l’accord prévoit que des responsables américains seraient également embauchés pour s’assurer que ZTE se mette en conformité avec la loi américaine.
Un accord qui ne fait pas l’unanimité
Plusieurs élus au Congrès ont fait part de leur réprobation face à la perspective d’un accord. Ce serait « une trahison ahurissante du peuple américain », s’est emportée sur Twitter la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
.@realDonaldTrump’s ZTE deal is a staggering betrayal of the American people.
— NancyPelosi (@Nancy Pelosi)
Si l’administration signait un tel texte, « le président Trump permettrait de rendre sa grandeur à la Chine », a ironisé le sénateur démocrate de l’Etat de New York Chuck Schumer, parodiant le slogan du candidat Trump lors de la campagne présidentielle de 2016, « Rendons sa grandeur à l’Amérique ». M. Schumer a en outre appelé les deux partis du Congrès à unir leurs forces pour bloquer cet accord.
Quant au sénateur républicain de Floride Marco Rubio, il a estimé que l’accord serait « bon… pour ZTE et la Chine ». « La Chine écrase les entreprises américaines sans pitié et ils utilisent ces entreprises de télécommunications pour nous espionner et nous voler », a-t-il écrit dans un tweet.
Yes they have a deal in mind. It is a great deal... for #ZTE & China. #China crushes U.S. companies with no mercy &… https://t.co/BVaS98ktMu
— marcorubio (@Marco Rubio)
ZTE avait initialement été condamné en mars 2017 à 1,2 milliard de dollars d’amende. Les autorités américaines avaient alors assorti cette amende d’une demande de changement au sein de la direction. Interrogé vigoureusement au Sénat sur ce potentiel accord, avant l’annonce du président sur Twitter, le secrétaire américain au trésor Steven Mnuchin avait martelé que « tout changement apporté » aux sanctions américaines prendrait en compte « les questions de la protection nationale et des technologies américaines ». « L’objectif n’était pas d’écarter ZTE du monde des affaires. Mais qu’ils respectent notre programme de sanctions. »