Nicaragua : onze morts dans des manifestations contre le président Daniel Ortega
Nicaragua : onze morts dans des manifestations contre le président Daniel Ortega
Le Monde.fr avec AFP
Depuis le 18 avril, une vague de contestation sans précédent agite le pays. Elle a fait jusqu’ici quatre-vingt-dix-huit morts.
Manifestation à Managua, le 30 mai. / Esteban Felix / AP
Au Nicaragua, de nouvelles manifestations, mercredi 30 mai, ont fait onze morts au cours d’affrontements entre opposants et partisans du président Daniel Ortega, a annoncé jeudi le Centre nicaraguayen des droits humains (Cenidh).
« Les agresseurs ont été la police de répression et les forces antiémeutes » du président Ortega, 72 ans, et de sa femme et vice-présidente, Rosario Murillo, dit l’organisation dans son bilan. Lors de ces incidents, les locaux de la radio progouvernement Radio Ya ont été détruits, ainsi que ceux d’une coopérative de crédit rural et la façade du stade national de baseball.
La chaîne de télévision d’opposition 100 % Noticias et les bâtiments de la radio Dario, à Leon, elle aussi opposée au gouvernement, ont également été attaquées, ont dénoncé leurs propriétaires. L’annonce en début de semaine d’une prochaine reprise du dialogue entre les deux camps n’a pas calmé la tension dans les rues et, dès mercredi, des affrontements entre partisans et opposants de l’ex-guérillero ont repris.
Près de 100 morts depuis la mi-avril
Dans la foulée, l’Organisation des Etats américains (OEA) a demandé jeudi au gouvernement du Nicaragua de mettre fin aux violences contre ses opposants politiques.
« Nous condamnons les assassinats commis par les forces armées et de répression, et exprimons notre solidarité avec les familles des victimes. Nous demandons à l’Etat de mettre fin aux violences », a déclaré le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, dans un communiqué.
Depuis le 18 avril, une vague de contestation sans précédent contre M. Ortega a éclaté au Nicaragua. Ce mouvement, qui a fait jusqu’ici quatre-vingt-dix-huit morts, a été déclenché par une réforme des retraites, abandonnée depuis, mais vite devenue un mouvement général de rejet du chef de l’Etat, accusé de confisquer le pouvoir et de brider les libertés dans le pays.
Mais, malgré les critiques de la communauté internationale, M. Ortega, dont le mandat expire en 2022, refuse de partir et rejette les demandes de l’opposition en faveur d’élections anticipées.