Bloqué en Russie, Telegram accuse Apple de geler ses mises à jour
Bloqué en Russie, Telegram accuse Apple de geler ses mises à jour
Par Perrine Signoret
Le 28 mai, les autorités russes avaient exigé d’Apple qu’elle retire l’application de discussion de son magasin d’applications.
Pavel Durov affirme qu’Apple ne propose plus de mises à jour pour Telegram depuis la mi-avril. / ALEXANDER NEMENOV / AFP
« Malheureusement, Apple ne s’est pas rangée de notre côté. » Dans un message posté sur sa chaîne le 31 mai, Pavel Dourov, le fondateur et dirigeant de Telegram a accusé l’entreprise d’avoir bloqué les dernières mises à jour de son application de messagerie chiffrée. En raison, selon lui, de la demande faite à Apple par le gouvernement russe de supprimer Telegram de son magasin d’applications.
Selon Pavel Dourov, la dernière version de son application n’a pas été validée par Apple et ne peut donc pas être téléchargée ou remplacer les anciennes versions déjà installées sur les téléphones de ses utilisateurs. Les correctifs ont pourtant été mis à disposition par l’entreprise « depuis plusieurs semaines ». « Apple empêche Telegram de faire des mises à jour sur iOS partout dans le monde », assure Pavel Dourov, qui lie cette décision à la Russie.
7 % des utilisateurs en Russie
Apple s’est en effet retrouvée mêlée il y a quelques semaines à un combat numérique entre le Roskomnadzor, le régulateur des télécommunications russe, et Pavel Dourov. Parce que ce dernier a refusé de livrer ses clés de chiffrement aux services de sécurité du pays, la justice a ordonné le blocage de Telegram sur tout le territoire russe en avril.
Jusqu’à présent, Telegram a réussi à passer outre cette interdiction. Moscou n’a pas abandonné pour autant. Le 28 mai, le Roskomnadzor a demandé à Apple de cesser la distribution du service de messagerie en Russie. Selon Pavel Dourov, 7 % des utilisateurs de Telegram résident en Russie.
Le blocage des mises à jour de Telegram, explique le PDG, empêcherait aussi l’application de se mettre en conformité avec le règlement général sur les données personnelles, entré en application en Europe le 25 mai.