Le président de la FIFA, Gianni Infantino, le 13 juin 2018. / SERGEI KARPUKHIN / REUTERS

Ils ont huit ans pour s’y préparer : le trio Etats-Unis - Canada - Mexique a été désigné, mercredi 13 juin, pour organiser en 2026 la première Coupe du monde à 48 équipes. Un choix aux dépens du Maroc qui n’a pas eu les faveurs des 203 membres votants de la FIFA, réunie en Congrès à Moscou.

Le vote fut sans appel, le trio Etats-Unis - Canada - Mexique ayant remporté 134 votes sur 203 votants. Il y a 211 fédérations affiliées à la FIFA, mais le Ghana a été suspendu et ni les pays concernés ni trois associations liées aux Etats-Unis (Guam, îles Vierges et Porto Rico) ne pouvaient voter. « La FIFA propulse le football dans une nouvelle ère », a déclaré le président de l’instance, Gianni Infantino, après le vote.

Jamais un tel vote n’avait été aussi indécis, car c’était la première fois que le scrutin était ouvert à autant de votants. Auparavant, c’était non pas le Congrès de l’instance mais son comité exécutif – soit une vingtaine de personnes –, devenu depuis Conseil de la FIFA, qui attribuait les Mondiaux.

Un cinquième échec pour le Maroc

Déjà quatre fois candidat malheureux à l’organisation du Mondial (1994, 1998, 2006 et 2010), le Maroc a cru jusqu’au bout en ses chances de devenir le second pays du continent africain, après l’Afrique du Sud en 2010, à accueillir l’un des événements les plus importants de la planète. Il bénéficiait du soutien de nombreux pays européens – dont la France – et africains, à l’appel du président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad.

Gianni Infantino, qui a annoncé mercredi qu’il était candidat à sa réélection à la présidence de la FIFA en 2019, était, lui, présenté comme un défenseur de la candidature nord-américaine. Il est, dans sa logique, cohérent d’attribuer ce premier Mondial à 48 « à de grands pays qui ne l’ont jamais eu, comme la Chine ou l’Inde, ou à des associations de pays », a expliqué à l’Agence France-Presse Paul Dietschy, historien du football. « Car, pour couvrir les frais, il faut être à plusieurs. »

Le trio Etats-Unis - Mexique - Canada a promis « la Coupe du monde la plus lucrative de l’histoire » avec quatorze milliards de dollars de recettes, contre un « net pour la FIFA de cinq milliards de dollars » du côté marocain.

Le Royaume misait sur des atouts autres que purement financiers pour faire la différence : « la ferveur autour du football dans le pays et sur le continent, la proximité » avec des villes hôtes « ramassées » dans un rayon de 550 km, ou encore des « stades modulaires », avait notamment plaidé le président du comité de candidature marocain, Moulay Hafid Elalamy.