La création d’entreprise n’a jamais eu autant la cote. Selon un sondage réalisé par OpinionWay et l’Union des autoentrepreneurs (UAE) en janvier, un Français sur quatre envisagerait un jour de créer ou de ­reprendre une entreprise. Première motivation évoquée ? Se sentir plus autonome. Les récentes mesures gouvernementales ne sont peut-être pas non plus étrangères à ces bons chiffres.

Selon l’Insee, 591 000 entreprises ont été créées en France l’an passé, soit 37 000 de plus qu’en 2016. Mais, si lancer sa propre structure fait rêver, ils sont nombreux à redouter aussi un ­certain isolement, la paperasserie administrative ou les enquiquinements fiscaux ou financiers.

Accompagnement et appui financier

Savoir bien s’entourer s’avère donc primordial dès les prémices de son projet. Chambres de commerce et d’industrie, Agence France Entrepreneur, Ordre des experts-comptables… Les structures qui accompagnent les créateurs ne manquent pas. « De nombreux dispositifs d’accompagnement existent. Paradoxalement, il est encore difficile de s’y retrouver dans la masse d’informations », reconnaît Monique Sentey, déléguée ­générale de l’UAE, une association qui fait la promotion du régime de la ­microentreprise.

Parmi les appuis financiers, l’aide au chômeur créant ou reprenant une ­entreprise (Accre) permet de profiter d’une exonération quasi totale des ­cotisations sociales pendant un an ou d’un allégement pendant trois ans (pour les microentreprises) si les revenus générés ne dépassent pas certains plafonds de la Sécurité sociale (39 732 euros en 2018). Ce coup de pouce, réservé aux demandeurs d’emploi, sera accessible à tous dès 2019.

Les chômeurs peuvent aussi bénéficier de l’aide à la reprise et à la création d’entreprise (Arce) qui consiste à recevoir ses allocations-chômage sous la forme de capital lors d’un premier versement, puis d’un second six mois après la création de sa structure. « D’autres aides peuvent être accordées localement ou si votre activité est considérée comme innovante par exemple », explique Nathalie Carré, chargée de mission « entrepreneuriat » au sein de la chambre de commerce et d’industrie. La grande majorité d’entre elles est ­recensée sur le site Les-aides.fr. « Elles représentent un atout non négligeable pour se lancer mais ne doivent pas constituer un critère de décision déterminant. Il faut au préalable se poser les bonnes questions, comme mon projet tient-il la route ? Ai-je vraiment envie de faire ce choix de vie ? », insiste Nathalie Carré.

Autre décision primordiale : le statut juridique. L’entrepreneur a plusieurs options : le régime de la microentreprise ou l’entreprise individuelle classique, l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée, la société à responsabilité limitée (SARL) ou par actions simplifiée (SAS).

Une microentreprise en quelques clics

Parmi ces différents statuts, la micro­entreprise peut être préférée pour sa simplicité. « Tout le monde ou presque peut en lancer une. Salarié, chômeur, fonctionnaire, bénéficiaire du revenu de solidarité active ou même retraité. Seule une personne en congé parental n’a pas le droit de le faire », précise Monique Sentey. Créer sa microstructure s’effectue gratuitement en quelques clics sur le site Lautoentrepreneur.fr, puis il suffit de s’immatriculer au répertoire des métiers ou au Registre du commerce et des sociétés selon son activité.

« Pour les artisans, il faut aussi une ­assurance professionnelle et valider sa qualification par un stage préalable à l’installation pouvant être financé par Pôle emploi », ajoute Monique Sentey. Pas de frais ou presque, aucune obligation de comptabilité et les cotisations sociales ne sont dues que si l’entreprise réalise un chiffre d’affaires.

Ce statut de la microentreprise reste néanmoins insuffisant pour de nombreux projets. « Lorsque les investissements sont importants, qu’il faut emprunter ou faire entrer des investisseurs dans son capital, la microentreprise n’est pas adaptée », précise Nathalie Carré. Par exemple, un créateur de food truck qui doit investir dans un camion n’aura aucun intérêt à opter pour ce statut, puisque ses charges ne sont pas déductibles et que le déficit n’est pas autorisé.

Choix du statut

Le choix du statut dépend d’autres ­paramètres, comme la protection de son patrimoine. Les sociétés (SARL, SAS…) ont l’avantage de séparer les patrimoines privé et professionnel, contrairement à l’entreprise individuelle (excepté pour la résidence principale, qui reste tout de même à l’abri des créanciers). La consultation d’un expert-comptable, avocat ou notaire est alors souvent nécessaire pour faire le bon choix. « Grâce aux partenaires de l’UAE, le futur entrepreneur bénéficie de plusieurs rendez-vous gratuits avec l’un de ces professionnels du chiffre », précise Monique Sentey.

L’association a aussi développé un programme d’accompagnement au démarrage de son activité (gratuit uniquement la première année) comprenant une ­solution de facturation ou encore un outil d’aide à la création de son site Web afin d’être visible. Un autre paramètre essentiel pour réussir son projet…