Les personnes secourues en mer attendent de pouvoir débarquer du navire « Diciotti » dans le port sicilien de Pozzallo, le 19 juin. / GIOVANNI ISOLINO / AFP

Le navire Diciotti des gardes-côtes italiens est arrivé mardi 19 juin soir dans le port de Pozzallo, à la pointe sud de la Sicile où il devait débarquer 522 migrants. Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a précisé que 42 de ces exilés « ont survécu à la noyade et ont urgemment besoin de soins et de soutien psychologique ». Six enfants, trois femmes et un homme, très déshydratés, ont été acheminés en priorité à Pozzallo et pris en charge par la Croix rouge italienne.

Parmi les personnes débarquées ce mardi figurent les quelque quarante migrants secourus au large de la Libye, le 12 juin, par un bâtiment de la marine américaine et qui ont ensuite passé une semaine en mer, d’abord sur le USNS Trenton, puis sur le Diciotti. Au cours de leur sauvetage, une douzaine de corps sans vie avaient également été repérés par l’équipage du Trenton, qui avait toutefois privilégié la prise en charge des survivants.

« Cargaison humaine »

Un bateau de l’ONG Sea Watch, appelé à la rescousse, se trouvait à proximité et avait offert son aide, à condition de pouvoir accoster dans un port italien, ce que les autorités transalpines lui ont refusé. Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur et nouvel homme fort à Rome (Ligue, extrême droite), a clairement fait savoir qu’il serait désormais impossible aux navires des ONG assistant les migrants en Méditerranée, de débarquer leur « cargaison humaine » dans le pays.

Conformément à ces nouvelles directives, l’Aquarius, avec 630 personnes à bord avait été contraint de rester au large des côtes maltaises avant de faire route vers l’Espagne où il a accosté dimanche après une semaine de mer.

M. Salvini, qui a pris ses fonctions le 1er juin, accuse les associations de se faire les complices des passeurs qui opèrent en Libye. La justice transalpine a pourtant classé mardi, faute de preuves, une affaire dans laquelle deux ONG, dont Sea Watch, étaient accusées d’avoir des liens avec ces trafiquants et d’avoir favorisé l’immigration clandestine en Italie.

« Nous voulons mettre fin à ce trafic d’êtres humains et s’il y a d’autres navires, d’autres ONG battant pavillon étranger, nous tiendrons le même raisonnement », a affirmé durant le week-end M. Salvini. Il a promis mardi que l’Italie présenterait une proposition en matière de politique migratoire à ses partenaires européens d’ici « deux à trois jours ».