Le « Lifeline » en Méditerranée, le 22 juin. / HERMINE POSCHMANN / AFP

L’ONG allemande Mission Lifeline, dont le navire transportant près de 240 migrants africains s’est vu interdire l’entrée des ports italiens, a répondu dimanche aux remarques du ministre italien de l’intérieur d’extrême droite, Matteo Salvini.

Il y a quelques jours, le ministre avait parlé sur Facebook de la cargaison de « chair humaine » que transportait le navire. « Cher Matteo Salvini, nous n’avons pas de viande à bord, seulement des humains. Nous vous invitons cordialement à vous convaincre que ce sont des êtres humains que nous sauvons de la noyade. Venez voir, vous êtes le bienvenu ! », a répondu l’association sur Twitter.

Le navire était toujours dimanche au large de Malte, avec 239 personnes à bord dont 14 femmes et quatre bébés, récupérés près des côtes libyennes.

L’organisation a précisé qu’elle avait reçu de Malte de la nourriture et de l’eau potable, ainsi que des médicaments et des couvertures de deux autres navires allemands d’aide, le Sea-Eye et le Sea-Watch. Le Lifeline espère retrouver bientôt le navire danois Alexander-Maersk, qui a quant à lui sauvé 113 migrants dans les eaux au sud de l’Italie, et qui pourrait assurer une protection au petit bateau de Mission Lifeline en cas de mauvais temps.

Après l’odyssée de l’Aquarius et de ses 629 migrants, à qui Malte et l’Italie ont refusé d’accoster et finalement accueilli par l’Espagne, le Lifeline est en passe de devenir un nouveau symbole du bras de fer entre pays européens sur la prise en charge des migrants secourus en Méditerranée.

La question de l’accueil, qui divise profondément les Européens, sera au centre d’un mini-sommet de crise dimanche à Bruxelles. Destiné à préparer le sommet de Bruxelles des 28 et 29 juin qui sera largement consacré à l’immigration, il sera boycotté par les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie), partisans d’une ligne dure sur l’immigration.