Le Tsar du jour

« Un joueur à surveiller », nous avait prévenus le commentateur de TF1, Christian Jeanpierre. Nous aurions dû l’écouter. L’ambiance de fin de règne qui s’était installée chez les Argentins n’incitait pas particulièrement à l’optimisme. Et le principal espoir – le seul ? – s’appelait comme d’habitude Lionel Messi, qui avait déjà qualifié l’Albiceleste presque à lui tout seul au bout d’un horrible parcours qualificatif. Problème, le génie argentin n’avait rien montré de probant en Russie, renforçant encore sa réputation de « meilleur joueur du monde sauf en Coupe du Monde ».

Jusqu’à ce match face au Nigeria, où il a grandement contribué à la qualification de son équipe. C’est lui qui donne l’avantage à l’Argentine sur un superbe contrôle suivi d’une belle frappe du droit. C’est lui qui donne une superbe ouverture à Gonzalo Higuain qui aurait pu conduire à un deuxième but argentin. Lui encore qui frappe un coup franc détourné de peu par le gardien nigérian. Les Argentins n’ont pas réglé tous leurs problèmes, ont souffert face au Nigeria et devront affronter la dangereuse équipe de France, mais enfin, on a vu Lionel Messi.

La mère partie

Et si le Brésil passait à la trappe dès le premier tour ? La question n’est pas si improbable avant de voir les Brésiliens opposés aux Serbes dans le dernier match du groupe E, mercredi 27 juin à 20 heures. Les premiers ont été accrochés par les Suisses (1-1) avant de péniblement battre le Costa Rica en toute fin de match (2-0). Ils pourraient bien se voir entravés par de solides Serbes, défaits vendredi par la Suisse (1-2) et plus précisément par son attaquant vedette, Xherdan Shaqiri.

Pour se qualifier, les Brésiliens devront se montrer plus solides et constants que ce qu’ils ont montré jusqu’à maintenant. Ils compteront pour cela sur un retour à son meilleur niveau de leur « star », Neymar, qui s’est davantage illustré par ses simulations et ses larmes que par ses coups d’éclat. Si cela venait à se reproduire, certains supporteurs brésiliens pourront boire pour oublier : un pub de Rio de Janeiro a proposé à ses clients… un « shot » à chaque chute de l’attaquant de la Seleçao.

La Serbie de Nemanja Matic (à gauche) sera opposée au Brésil de Neymar. / JOE KLAMAR / AFP

Un match nul suffit malgré tout aux Brésiliens pour se qualifier. En revanche, une défaite, combinée à un match nul ou une victoire de la Suisse contre le Costa Rica, les entraînerait à la troisième place, synonyme d’élimination.

Au pays de Vlad

« Ils sont là pour témoigner de tous les sacrifices consentis et de toutes les épreuves traversées. Partager cette expérience avec eux est quelque chose dont je me souviendrai toute ma vie. » Le gardien de l’Australie, Mathew Ryan, s’est montré généreux avec ses proches : il a permis à 27 d’entre eux de venir en Russie pendant la Coupe du monde, tous frais payés, pour suivre le parcours des Socceroos – et encore, ils auraient pu être deux fois plus nombreux si tout le monde avait accepté l’invitation, a-t-il précisé. Il arrête de toute façon là les frais, puisque l’Australie a quitté la compétition après sa défaite contre le Pérou (0-2).

L’œil de Moscou

« L’affaire est classée. »

Le vice-capitaine de la Suisse Valon Behrami a voulu clore le chapitre polémique des célébrations de ses coéquipiers d’origine albano-kosovare Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri, qui ont ravivé le débat identitaire au pays. Contre la Serbie vendredi, les deux joueurs ont célébré leur but en mimant des doigts l’aigle à deux têtes qui orne le drapeau de l’Albanie.

« Eagle ». / GONZALO FUENTES / REUTERS

Ce geste leur a valu une amende de la FIFA, qui interdit les messages politiques dans les stades, de 8 660 euros chacun, ainsi que de 4 330 euros pour Stephan Lichtsteiner qui les a imités. « Nous sommes heureux que personne n’ait été suspendu », s’est réjoui Behrami, qui lui-même a des racines au Kosovo. « Cela ne va pas se répéter dans l’avenir, parce qu’il n’y aura plus de match comme celui-là », a-t-il poursuivi.

Komintern

La Coupe du monde est surtout l’occasion pour les journalistes de recevoir une flopée de communiqués sans intérêt. Mais ce serait bête qu’ils meurent oubliés dans nos spams.

Pendant le Mondial, on aime se grimer, c’est bien connu. Une entreprise propose donc un bracelet du supporteur, vendu pour la modique somme de 1,50 euro, « pour montrer au quotidien son soutien à l’équipe de France, dont on espère beaucoup en Russie ». Accessoire indispensable, le bracelet du supporteur est pour les enfants et les adultes, à porter au quotidien. Même sous la douche.

Pouchkine Ball

La Gazette est toujours poète. Aujourd’hui, des mots d’Alexandre Pouchkine résonnent particulièrement après France-Danemark et son 0-0 :

Olivier Giroud, pépouze lors de France-Danemark. / YURI CORTEZ / AFP

« Ai-je perdu le goût des choses ?
Tout ce qui donne joie et vie,
Tout ce qui brille, qui jubile,
Ne m’inspire plus que l’ennui. »

Alexandre Pouchkine – Eugène Onéguine

Russia Today

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