Le gouvernement annonce un plan timide pour l’énergie solaire
Le gouvernement annonce un plan timide pour l’énergie solaire
Par Nabil Wakim
L’armée, la SNCF et la grande distribution prennent des engagements pour accompagner le développement du photovoltaïque en France.
Des panneaux photovoltaïques sur le toit d’une école du village basque d'Ustaritz, en juin 2016. / I-ENER
Le gouvernement a annoncé, jeudi 28 juin, une série de mesures pour faciliter le développement de l’énergie solaire en France. La France a le cinquième potentiel d’ensoleillement en Europe, mais seulement 1,6 % de notre production électrique vient du solaire, contre 6 % pour l’Allemagne et 3,5 % pour le Royaume-Uni. Pourtant les coûts du solaire ont spectaculairement diminué ces dernières années, baissant encore de 11 % en 2017.
Sous la houlette du secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu, un groupe de travail a planché sur les simplifications possibles de la législation et les outils pour accompagner le développement du solaire. Le plan « Place au soleil » comporte une myriade de propositions pour encourager l’autoconsommation et mobiliser du foncier.
C’est de la part de l’armée, de la grande distribution et de la SNCF que sont venus un certain nombre d’engagements. L’armée, souvent accusée d’entraver l’installation d’éoliennes en interdisant l’accès à certains terrains, promet de mettre à disposition 2 000 hectares d’ici à 2025 pour développer des projets photovoltaïques.
Les principales enseignes de grande distribution s’engagent, elles, à installer des panneaux sur les toits des grandes surfaces et sur les parkings. « [C’est] une activité faite pour l’autoconsommation : elle consomme l’essentiel de son électricité quand le soleil est haut », note le gouvernement.
Absence de mesures phares
Les enseignes Leclerc, Système U, Carrefour, Les Mousquetaires et Auchan prennent une série de mesures visant à développer de manière volontariste le photovoltaïque. « Ces résultats sont le fruit de rencontres répétées avec les acteurs qu’il a fallu convaincre de s’engager volontairement plutôt que d’attendre des normes obligatoires », a ainsi expliqué le secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu au Parisien. Il est toutefois difficile de mesurer la portée réelle de ces engagements en termes de production électrique.
De son côté, la SNCF, qui a déjà inauguré une centrale solaire sur une friche en Normandie fin 2017, prend aussi l’engagement de développer des projets solaires et sur ses friches disponibles et d’installer des panneaux solaires sur certains bâtiments.
Le gouvernement propose également une série de dispositifs fiscaux et réglementaires pour encourager l’autoconsommation par les particuliers et les collectivités, et l’installation de petites fermes solaires par les agriculteurs.
« Ces mesures vont dans la bonne direction », note Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui regrette néanmoins l’absence de mesures phares qui pourraient « révolutionner le marché ». Les professionnels du secteur espéraient notamment que le gouvernement lance des appels d’offres d’envergure pour permettre l’installation de grandes centrales solaires, ce qui n’est pas le cas dans ce plan.