Les militants écologistes ont déroulé des câbles mardi 3 juillet au matin sous la structure d’acier du pont de Vancouver pour s’y installer et déployer de longues oriflammes, bloquant ainsi le passage des cargos. / DARRYL DYCK / AP

Voilà près de deux jours qu’ils bloquent une partie du trafic maritime du port de Vancouver, au Canada, pour protester contre la construction d’un oléoduc vers la côte pacifique canadienne. La police est intervenue mercredi 4 juillet pour tenter de déloger des activistes de Greenpeace suspendus sous un pont. Des agents de la gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) ont été dépêchés en milieu de journée sur et sous le pont Ironworkers Memorial qui enjambe sur plus d’un kilomètre la majestueuse baie de la métropole de Colombie-Britannique.

Ils tentaient en fin de journée de faire remonter les douze militants écologistes qui campent dans le vide depuis plus de trente-six heures. Ces derniers avaient déroulé autant de câbles mardi matin sous la structure d’acier pour s’y installer et déployer de longues oriflammes, bloquant ainsi le passage des cargos.

Projet d’agrandissement d’oléoduc

Au moins trois pétroliers ont reporté leur passage sous le pont et n’ont pu quitter ou se rendre à des terminaux d’hydrocarbures plus loin dans la baie, selon un décompte du Vancouver Sun à partir du relevé de trafic de l’autorité portuaire locale.

Greenpeace dénonce le projet de triplement de capacité de l’oléoduc Trans Mountain du groupe américain Kinder Morgan, qui s’étire à travers les montagnes Rocheuses, des gisements de sables bitumineux d’Alberta jusqu’au port de Vancouver.

L’organisation écologiste, qui diffuse en direct sur Facebook le face-à-face entre les activistes suspendus et la police, a expliqué vouloir ainsi « dire non à l’extension de l’oléoduc Trans Mountain, non à la multiplication par sept dans ces eaux du nombre de pétroliers chargés de sables bitumineux, et non à l’expansion dévastatrice des sables bitumineux ».

Le projet d’agrandissement de l’oléoduc fait également face à l’opposition du gouvernement provincial de la Colombie-Britannique, des communautés autochtones et de la société civile en raison de potentiels risques environnementaux.

Face au refus des autorités locales de permettre la réalisation de ce pipeline « d’intérêt stratégique vital » pour le Canada, le premier ministre, Justin Trudeau, a annoncé à la mi-avril avoir commencé des « discussions financières » avec Kinder Morgan afin de « réduire l’incertitude planant sur le projet ».

Le projet de 7,4 milliards de dollars canadiens (4,8 milliards d’euros) de Kinder Morgan est actuellement le seul pouvant à court terme permettre à l’industrie pétrolière de l’Alberta, troisième réserve d’or noir de la planète, d’écouler sa production en augmentation croissante, alors que le réseau canadien d’oléoducs est saturé.