Le gouvernement minoritaire tchèque remporte un vote de confiance
Le gouvernement minoritaire tchèque remporte un vote de confiance
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
La chambre basse du parlement tchèque a accordé dans la nuit de mercredi à jeudi sa confiance au nouveau gouvernement minoritaire dirigé par Andrej Babis, selon un décompte non officiel des votes.
Le premier ministre tchèque Andrej Babis au parlement le 11 juillet. / MILAN KAMMERMAYER / REUTERS
Le gouvernement minoritaire tchèque du premier ministre milliardaire Andrej Babis a remporté le vote de confiance jeudi 12 juillet grâce au soutien des communistes, a constaté l’AFP.
Il s’agit du premier gouvernement tchèque à parvenir au pouvoir avec le soutien du Parti communiste depuis la chute du rideau de fer en 1989. « Le parlement a donné sa confiance au cabinet », a déclaré le président de l’Assemblée, Radek Vondracek, à l’issue d’un vote intervenu après une séance marathon de plus de 16 heures. Sur les 196 élus présents, 105 ont voté en faveur du gouvernement Babic et 91 contre.
Pas de cabinet viable
M. Babic, confronté à des accusations de fraude aux subventions de l’UE, s’efforce depuis sa victoire aux législatives d’octobre de former un gouvernement.
Le mouvement centriste et populiste (ANO) de M. Babis – deuxième fortune du pays, fondateur du géant agro-alimentaire Agrofert et qui contrôle aussi deux des principaux quotidiens – a largement remporté les législatives d’octobre 2017.
Ayant échoué depuis à constituer un cabinet viable, M. Babis s’est allié aux sociaux-démocrates pour former un gouvernement minoritaire nommé par le président Milos Zeman le 27 juin. La lutte contre l’immigration illégale, la corruption et le gaspillage figurent parmi les principaux objectifs du cabinet.
Soutien communiste
Les communistes, ouvertement prorusses et anti-OTAN, l’avaient assuré de leur soutien informel à son gouvernement en échange de postes dans des entreprises publiques. « Cette situation représente un changement, mais ce n’est pas une révolution », a dit à l’AFP l’analyste politique Tomas Lebeda.
Il a estimé que le nouveau cabinet aura une « certaine stabilité pour un temps » tout en exposant sa fragilité.
Plusieurs centaines de manifestants s’étaient rassemblés devant le parlement mercredi pour protester contre cette alliance informelle avec le Parti communiste.
Lorsque M. Babis est sorti leur parler, il a été conspué et certains protestataires ont jeté des bouteilles en plastique vers lui.