Podcast sur Radio Nova

RADIO NOVA

Il s’appelle Colas. Il est né en 1990 et, comme beaucoup de jeunes gens de sa génération, il ne se sépare jamais de son téléphone portable, son doudou numérique, et vit au rythme sonore de ses notifications. Colas aime, aussi, les émoticônes, la poésie, les réseaux sociaux, ­Google Maps, son scooter, la 4G, son sac à dos et la drogue. Mais ce qu’il chérit par-dessus tout, c’est Internet : ce milieu de « l’underground » qui lui permet d’être ­libre dans ses relations amoureuses.

Grâce à lui, Colas est devenu en quelque sorte un don Juan numérique, capable de draguer en usant des applications de rencontres comme Tinder ou Happn avec habileté. Mais ce « digital native », comme il se qualifie, n’a rien du stéréotype du séducteur qui s’intéresserait uniquement à des histoires sans lendemain. Bien au contraire. Colas est un romantique 2.0 qui a accepté de raconter, de sa voix douce et assurée, comment on s’aime et on se quitte à l’heure de Messenger, Whatsapp, Instagram, ou Twitter.

Ainsi, dans Digital Love, dont le podcast est disponible sur le site de Radio Nova, cet ancien étudiant de l’université de Berkeley, aux Etats-Unis, relate ses aventures en ligne avec un romantisme assez déroutant. Il explique notamment comment la messagerie éphémère Snapchat a « compris » qu’il était attiré par un de ses contacts et de quelle manière cette application a tout fait pour rapprocher les deux tourtereaux. « Snapchat a, par son algorithme, bousculé notre relation, et on n’avait plus d’autre choix que de se rouler une pelle », souligne-t-il avec ironie.

Jeu de piste

Dans l’un des cinq épisodes (de six minutes chacun), il se rappelle avoir transformé des messages sur des applications de rencontres en un jeu de piste pour qu’une fille puisse le retrouver dans le monde réel. Puis, après que leurs « téléphones se sont rapprochés », pendant cinq heures, ils sont restés côte à côte, sans se parler. « On s’est énormément parlé sur Tinder. En fait, on n’a jamais passé de temps ensemble charnellement », précise-t-il. Colas préfère, également, écrire des emails « avec de bons vieux PDF » à ses amoureuses, car « c’est un truc beau que tu peux ranger dans des dossiers, puis un jour tu pourras les réimprimer, les brûler », lance-t-il avec malice.

Digital Love, de Christophe Payet et Charlène Nouyoux (France, 2018, 5 × 6 min).