Affaire Benalla : la presse fustige « le Rambo » et « le mutique » de l’Elysée
Affaire Benalla : la presse fustige « le Rambo » et « le mutique » de l’Elysée
En dépit de l’annonce du licenciement d’Alexandre Benalla, la polémique se poursuit et la presse réclame samedi des explications du chef de l’Etat.
Malgré l’annonce par l’Elysée du licenciement d’Alexandre Benalla, placé en garde à vue vendredi, la polémique se poursuit. La presse fustige, samedi 21 juillet, « le Rambo » et « le mutique » de l’Elysée et réclame des explications du chef de l’Etat. « Le président ne s’est toujours pas expliqué sur l’invraisemblable omniprésence à ses côtés de ce “gros bras” de sa campagne », s’indigne Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées, qui, comme nombre de ses confrères, s’interroge sur Benalla : « Rambo ou barbouze ? », se demande-t-il.
Dans Le Journal de la Haute-Marne, Patrice Chabanet estime que, pour le chef de l’Etat, « le handicap majeur (...) est dans la tétanisation et la sidération de la majorité » et constate qu’on se trouve face à « un président mutique et une majorité désemparée ».
« Les Français se demandent qui ils ont vraiment élu, commente Laurent Joffrin dans Libération. Un Eliacin qui rénovera la République ? Ou bien un homme d’ambition et d’opportunisme, qui mène sa barque entouré de sous-mousquetaires faits par lui, entre commando et start-up ? »
De son côté, dans Le Figaro, Guillaume Tabard trouve que « le silence macronien crée une disruption dans une présidence devenue aussi bavarde, et parfois anecdotique, que celles de Nicolas Sarkozy et François Hollande ».
Dans Sud Ouest, Bruno Dive évoque aussi le « silence si éloquent » de « ce jeune président » et souligne qu’avec cette affaire, « c’est comme si une part d’ombre de ce président venait de se révéler ».
L’affaire Benalla à la « une » des quotidiens français
« Macron doit s’expliquer »
Didier Rose dans Dernières nouvelles d’Alsace hésite entre un « couac de com » et « une incapacité du maître des horloges de remettre autour de lui les pendules à l’heure ». Il estime que s’entêter à déclarer la République « inaltérable » ne « rendra pas imperméable [Macron] aux effets délétères de ces cagades dignes d’un monde honni ».
« Alors que Macron a suscité l’espoir chez tous ceux qui voulaient du sang neuf et des idées nouvelles, il patauge dans le marigot des années les plus noires des barbouzes », s’exaspère Dominique Garraud dans Charente libre. Dans La Voix du Nord, Jean-Michel Bretonnier estime que le chef de l’Etat qui voulait « rompre avec un ancien monde politique manœuvrier et dissimulateur (...) est tombé dans les travers qu’il dénonçait ».
« Macron doit s’expliquer, tonne Jean-Marc Chevauché du Courrier picard. Il est temps qu’il comprenne qu’il a été élu pour rendre des comptes aux Français quand ils le lui demandent avec une telle force. » « Comment peut-on d’un côté promouvoir la République exemplaire et inaltérable qui sied à l’honnête homme et de l’autre cumuler autant de lacunes et de négligences, faites de postures inappropriées, de réactions inadaptées, de manquements aberrants ? », s’inquiète Hervé Chabaud dans L’Union.
« Alexandre Benalla est bien plus qu’un caillou dans la chaussure d’Emmanuel Macron, ironise Yann Marec du Midi libre. C’est désormais son talon d’Achille. »