Pendant près de trente minutes, Gérard Collomb a dû hausser la voix pour couvrir les députés d’opposition, lors de sa prise de parole introductive aux débats sur la loi portant sur l’asile et l’immigration, en seconde lecture à l’Assemblée nationale mercredi 25 juillet au soir.

« Nous déplorons, avec beaucoup de force et de colère, la façon dont vous avez muselé la commission d’enquête que les oppositions avaient obtenue », a lancé le député Les Républicains des Alpes-Maritimes Eric Ciotti lors d’un rappel au règlement, tout en assurant ne pas vouloir « bloquer » les débats parlementaires.

« On nous demande de reprendre, tranquillement, comme si de rien n’était, l’examen un texte qui lui-même n’a pas été facile, lorsqu’il est passé ici en première lecture », avait déploré avant lui Jean-Luc Mélenchon. « Vous avez commencé en disant “je ne connais pas M. Benalla”. C’est absolument impossible. Vous êtes donc un menteur », a-t-il poursuivi en référence à l’audition du ministre de l’intérieur devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale.

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Après une suspension de séance, le député La France insoumise Eric Coquerel a défendu à la tribune une mention de rejet préalable, elle aussi uniquement consacrée à l’affaire Benalla.

Le projet de loi vise notamment à réduire à six mois, contre onze aujourd’hui, l’instruction de la demande d’asile, pour faciliter à la fois l’expulsion des déboutés et l’accueil des acceptés.

Environ 420 amendements seront examinés à un rythme qui dépendra aussi de celui de la commission des lois travaillant comme commission d’enquête, puisque la séance s’interrompra pendant les travaux de cette dernière.