« Mamma Mia ! Here we go again » : pour quelques tubes d’Abba de plus…
« Mamma Mia ! Here we go again » : pour quelques tubes d’Abba de plus...
Par Véronique Cauhapé
Dix ans après la sortie du premier opus, cette comédie musicale au kitsch assumé persiste et signe.
Il existe une catégorie de films, c’est comme ça, qui rend indulgents. L’affaire tient, au fond, à peu de chose. D’une énergie bon enfant, d’une bande-son qui réveille des souvenirs de jeunesse, d’une histoire qui flatte sans vergogne la part sentimentale de chacun… peu importe. Mamma Mia ! Here we go again, comédie musicale d’Ol Parker, fait ressortir de la salle de cinéma avec l’envie de chanter et de danser. De la même manière que le premier volet Mamma Mia ! de Phyllida Lloyd nous avait « enchanté ». Reconnaissons que l’argument pèse peu et compte beaucoup à la fois. Même si dans les deux films, il s’agit de tisser une histoire autour de quelques tubes du groupe Abba, il faut bien reconnaître que cela fonctionne.
Dans l’opus précédent sorti en 2008, Sophie (Amanda Seyfried) s’était mis en tête de retrouver et de réunir ses trois pères potentiels sur l’île grecque de Kalokairi où sa mère, Donna (Meryl Streep), ignorante de qui elle tenait sa fille bien-aimée, gérait un hôtel. Dans le deuxième opus, Donna est morte et Sophie, qui a tout mis en œuvre pour rénover l’hôtel (délabré) de sa mère, s’apprête à fêter la réouverture de l’établissement en grande pompe. Sam (Pierce Brosnan) et les deux grandes amies fidèles de sa mère, Rosie et Tanya (Julie Walters et Christine Baranski), ont répondu à l’appel. D’autres personnes, et personnalités, sont attendues. Il faut donc que tout soit prêt pour les accueillir dignement. Dans ce présent où règne l’effervescence – malgré les coups du sort qui s’acharnent à l’altérer – le passé surgit (jusqu’à nous perdre un peu) pour raconter et montrer ce qu’avait tu le premier volet. A savoir les événements ayant conduit Donna (incarnée, jeune, par Lily James) dans les bras de trois hommes, susceptibles chacun d’être le père de sa fille.
Ringardise assumée
De ce récit qui entremêle deux époques, Mamma Mia ! Here we go again tisse une toile dont l’esthétique kitsch assure l’unité. Costumes, éclairages, chorégraphies, scénario réduit au strict minimum, contribuent à nous emmener dans un univers qui, – se plaît-on à la croire – assume sa ringardise. Pour mieux faire passer, qui sait, sa vacuité. Puisque l’essentiel est de caser les tubes d’Abba – même ceux qui n’avaient pas trouvé leur place dans le premier volet, tel Fernando. C’est d’ailleurs ce que l’on attend durant toute la durée du film, dont certains traits d’humour (pas mal assurés par les deux copines de Donna, Rosie et Tanya, toujours en quête d’amour) plus que par les romances qui se multiplient, permettent de faire passer le temps. Un temps qui passe dans une sorte de bonne humeur dans laquelle on se surprend de tomber, malgré l’aspect foutraque du film, l’interprétation approximative et appuyée des acteurs, l’indigence des dialogues et les décors carte postale. L’été conduit à de bien drôles abandons.
Mamma Mia : Here We Go Again / Bande-annonce officielle VOST [Au cinéma le 25 juillet]
Durée : 02:39
Film américain d’Ol Parker. Avec Lily James, Amanda Seyfried, Meryl Streep (1 h 54). Sur le web : www.facebook.com/MammaMia.lefilm, www.universalpictures.com
Les sorties cinéma de la semaine (mercredi 25 juillet)
- La Saison du diable, film philippin de Lav Diaz (à ne pas manquer)
- Une pluie sans fin, film chinois de Dong Yue (à voir)
- Contes de juillet, film français de Guillaume Brac (à voir)
- Roulez jeunesse, film français de Julien Guetta (à voir)
- Vierges, film français, israélien et belge de Keren Ben Rafael (à voir)
- The Charmer, film danois de Milad Alami (pourquoi pas)
- Hôtel Transylvanie 3 : des vacances monstrueuses, film d’animation américain de Genndy Tartakovsky (pourquoi pas)
- Mamma Mia ! Here We Go Again, film américain de Ol Parker (pourquoi pas)
A L’affiche également
- Bajirao Mastani, film indien de Sanjay Leela Bhansali
- C’est qui cette fille, film français et américain de Nathan Silver
- Hôtel Artemis, film américain de Drew Pearce