Le deuil de la Grèce sera long, après l’incendie le plus meurtrier jamais connu par le pays. Le bilan des feux qui ont ravagé la côte d’Athènes, lundi 23 juillet, s’est alourdi samedi à 88 morts, parmi lesquels trois enfants – deux jumelles et un garçon – dont le sort avait ému le pays et qui figurent parmi les premiers identifiés.

La nouvelle victime, une quadragénaire, est morte à l’hôpital où elle était soignée depuis le feu, et où une dizaine de victimes restent dans un état grave, selon le ministère de la santé.

Un détective embauché par la famille de Sophia et Vassiliki, neuf ans, qui étaient en route vers la plage avec leurs grands-parents quand le feu s’est abattu sur la localité balnéaire de Mati, a par ailleurs annoncé aux médias dans la nuit que les fillettes avaient été identifiées parmi les morts.

Leur sort avait ému la Grèce, leur père ayant d’abord cru les reconnaître sur des photos de rescapés avant d’être détrompé. Depuis leurs visages tournaient en boucle sur les médias.

Elles ont été retrouvées enlacées avec leurs deux grands parents sur un terrain où 26 corps calcinés avaient été découverts mardi matin. Située au bord d’une falaise, l’endroit s’est refermé comme un piège sur ces victimes, qui tentaient de gagner la mer, à quelques mètres.

Nombre d’enfants parmi les morts

Une mère de famille a également perdu son fils de 11 ans, sa fille de 13 et son époux de 54 ans, autres visages tragiques du sinistre. Elle a fait part de leur identification aux médias vendredi soir.

Les médecins légistes avaient indiqué que nombre d’enfants figuraient parmi les morts, Mati étant, à une heure d’Athènes, une station prisée de retraités y accueillant leurs petits-enfants pour les vacances scolaires.

L’identification des victimes doit durer encore quelques jours, « de 75 à 80 % des corps étant carbonisés », expliquait vendredi Grigoris Léon, président de la société grecque de médecine légale.

Alors que la polémique enflait, vendredi, le gouvernement grec a tenté en effet de se dédouaner en désignant une piste criminelle et mettant en cause des décennies d’urbanisme anarchique.

Invisible depuis trois jours, le premier ministre, Alexis Tsipras, a finalement convoqué un conseil des ministres en fin d’après-midi. A sa sortie, il a notamment déclaré assumer « la responsabilité politique de la tragédie ». Sans toutefois rien concéder sur l’organisation des secours, dénoncée par l’opposition.

Un des nombreux bénévoles accourus sur les lieux depuis mardi pour soutenir les rescapés témoignait samedi matin devoir souvent « gérer la colère des habitants ».

Incendies en Grèce : la station balnéaire de Mati ravagée par les flammes