TV – « Somebody Feed Phil » : virée gourmande et mots d’esprit
TV - « Somebody Feed Phil » : virée gourmande et mots d’esprit
Par Renaud Machart
Notre choix du soir. Dans la deuxième saison de sa série documentaire, Philip Rosenthal porte un regard humoristique et gourmand sur six villes (sur Netflix à la demande).
Somebody Feed Phil: Season 2 | Teaser [HD] | Netflix
Durée : 01:30
Au cours de la première saison de Somebody Feed Phil (« Qu’on nourrisse Phil ! »), Philip Rosenthal, le sympathique créateur et animateur de cette divertissante série documentaire gastronomique de Netflix, nous avait emmenés à Bangkok, Saïgon, Tel-Aviv, Lisbonne, La Nouvelle-Orléans et Mexico.
Pour cette deuxième virée globe-trotteuse, le créateur, scénariste et producteur de la sitcom Everybody Loves Raymond (1996-2005) met le cap sur… Le Cap, Buenos Aires, Copenhague, Venise, Dublin et New York. Avec, chaque fois, quelques tables étoilées mais, surtout, des bistrots et de la cuisine de rue, que découvre l’Américain avec la bénévolence de l’amateur prêt à surprendre sa voûte palatine.
On s’amuse toujours aux gamineries de Philip Rosenthal, dont les yeux bleus écarquillés disent l’enthousiasme du gourmand jamais rassasié, capable de goûter une vingtaine de portions de pizzas à la file. On aime aussi retrouver ses parents – à l’humour typiquement juif new-yorkais –, joints par Skype au cours chaque épisode.
Mais cette fois-ci, on les retrouve « en vrai », chez eux, à New York, pour le dernier épisode de cette saison. Phil leur présente un invité surprise, le chef français Daniel Boulud, très connu aux Etats-Unis, venu goûter et juger la soupe aux boulettes de matzo de Mme Rosenthal mère.
Le « globe-croqueur » Philip Rosenthal. / Netflix
Evidemment, les parents n’ont pas la moindre idée de l’identité de leur illustre visiteur, fameux pour son hamburger au foie gras. Au point que M. Rosenthal père propose même au chef, qui a aimé la soupe, d’en emporter un peu chez lui, au cas où celui-ci ne saurait pas se faire cuire un œuf…
La drôlerie de Philip Rosenthal est réjouissante. Mais, comme dans les sitcoms, un bon mot toutes les cinq secondes finit par être lassant. Et son sens de l’autodérision prend une place telle qu’elle vole parfois la vedette aux plats goûtés et aux chefs et critiques culinaires rencontrés.
Cependant, on voit bien que son regard peut être poétique, comme dans le sixième et dernier volet, consacré à sa ville natale. On y retrouve ce ton de déclaration amoureuse à Manhattan dont les Français ont pris le goût à travers les films de Woody Allen qu’ils aiment tant.
Somebody Feed Phil, saison 2, série documentaire de Philip Rosenthal (Etats-Unis, 2018, 6×55 min).