Affaire Benalla : l’Assemblée nationale durcit ses règles d’octroi de badges
Affaire Benalla : l’Assemblée nationale durcit ses règles d’octroi de badges
Le Monde.fr avec AFP
Le bureau de l’Assemblée a voté des règles d’attribution plus restrictives des badges pour les membres des cabinets de l’exécutif, sur fond de répercussion de l’affaire Benalla.
L’Assemblée nationale serre la vis, sur fond d’affaire Benalla. Le bureau du Palais-Bourbon a voté, mercredi 1er août, « à l’unanimité moins une voix », des règles d’attribution plus restrictives des badges pour les membres des cabinets de l’exécutif, selon un communiqué de la présidence.
« L’obtention des badges permanents sera désormais réservée exclusivement aux directeurs de cabinet et aux conseillers parlementaires/politiques », fait savoir la présidence de l’Assemblée.
Un directeur de cabinet aura cependant « la possibilité de demander que son badge soit attribué à un collaborateur de son choix et pour la durée des fonctions de celui-ci ».
Et « ces badges, traditionnellement accordés par le secrétaire général de l’Assemblée sur demande des directeurs de cabinet, seront désormais visés par le président de l’Assemblée nationale », est-il stipulé.
La liste des badges accordés sera consultable par les membres du bureau de l’Assemblée, plus haute instance collégiale.
Cette réforme découle de la polémique sur la possession par Alexandre Benalla, ancien adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron, d’un badge « H », attribué sur demande du directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, lui permettant de se rendre jusqu’à l’hémicycle.
Un badge pour aller à la salle de sport
L’ex-chargé de mission pour la sécurité a affirmé au Monde l’avoir demandé car il « aime aller à la salle de sport » du Palais-Bourbon, explication qui n’a pas convaincu l’opposition, notamment, et qui a suscité des commentaires ironiques sur les réseaux sociaux.
Ce badge a été désactivé « dès que M. Benalla a cessé ses fonctions au cabinet du président », le 20 juillet, selon la présidence de l’Assemblée.
L’ancien collaborateur de l’Elysée s’est rendu les 16 et 17 mai dans l’enceinte de l’Assemblée grâce à son badge électronique, pendant sa période de mise à pied, a aussi indiqué mardi la présidence, confirmant une information du Figaro.
Après la révélation de l’existence de ce badge par l’un des vice-présidents Les Républicains de l’Assemblée, Marc Le Fur, dans l’hémicycle, François de Rugy avait déclaré qu’il existe « plusieurs milliers de badges pour des députés, fonctionnaires, collaborateurs, et un certain nombre de collaborateurs de l’exécutif, de ministres, dont [ceux] du président de la République », pour « une demi-douzaine d’entre eux », et qu’« il en a toujours été ainsi ». Le lendemain, la présidence avait cependant annoncé une réforme.
François de Rugy a par ailleurs déjà demandé « une enquête administrative interne » sur la fuite de « données à caractère personnel » dans la presse autour du badge d’Alexandre Benalla.
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