Présidentielle au Mali : 18 candidats exigent la démission du ministre chargé du scrutin
Présidentielle au Mali : 18 candidats exigent la démission du ministre chargé du scrutin
Le collectif dénonce un « hold-up électoral » par le camp du chef de l’Etat sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé en tête du premier tour.
Dix-huit des 24 candidats à la présidentielle malienne du 29 juillet ont « exigé », lundi 6 août, la « démission » du ministre chargé des élections, Mohamed Ag Erlaf, et appelé à manifester mardi, dénonçant un « hold-up électoral » par le camp du chef de l’Etat sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), arrivé en tête du premier tour du scrutin.
« Le collectif des candidats à l’élection présidentielle exige la démission du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, principal responsable du hold-up électoral », affirment ces 18 opposants dans une déclaration lue lundi à Bamako par leur chef de file, Soumaïla Cissé, qui a recueilli 17,8 % des voix, contre 41,42 % pour IBK.
Les dix-huit appellent « les populations de Bamako et Kati [près de la capitale] à participer massivement au grand meeting de dénonciation de la fraude et de défense de la démocratie le mardi 7 août à partir de 16 heures » à Bamako. Le texte est signé, outre Soumaïla Cissé, par d’autres candidats au premier tour, dont l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo et l’ancien premier ministre Cheick Modibo Diarra, respectivement arrivés en troisième et quatrième positions.
IBK grand favori du second tour
Le collectif appelle en outre la communauté internationale à prendre « ses responsabilités » et à ne pas attendre la fin du processus électoral « pour dénoncer les graves dysfonctionnements qui entachent cette élection présidentielle ». Il dénonce notamment des « bourrages massifs [d’urnes] dans le nord et le centre du pays », des « cartes d’électeurs indisponibles dans de nombreux bureaux de vote », des « incohérences flagrantes entre les suffrages exprimés en pourcentages et le nombre de voix attribuées » et des « égarements de procès-verbaux de dépouillement ».
Il « exige » un « recomptage contradictoire des voix et la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote ». Le gouvernement a déjà répondu, affirmant n’avoir « pas du tout l’intention de les publier en détail, bureau par bureau », selon une source proche du ministère de l’administration territoriale. Les trois candidats arrivés derrière IBK au premier tour ont annoncé dimanche la saisine de la Cour constitutionnelle, faisant part d’« irrégularités » lors du scrutin du 29 juillet.
La Cour constitutionnelle, composée de neuf juges, doit proclamer officiellement mercredi les résultats du premier tour pour que démarre la campagne du second tour, qui se tient dimanche 12 août et pour lequel IBK est donné grand favori face à Soumaïla Cissé, qu’il a déjà battu au deuxième tour en 2013.