Un témoignage clé dans le procès de l’ex-directeur de campagne de Trump
Un témoignage clé dans le procès de l’ex-directeur de campagne de Trump
Un ancien collaborateur de Paul Manafort, poursuivi notamment pour fraude fiscale, a admis lundi avoir caché l’existence de comptes bancaires à l’étranger.
Paul Manafort, à Washington, le 28 février. / Yuri Gripas / REUTERS
Le procès de Paul Manafort, ex-directeur de campagne de Donald Trump, a connu un moment important lundi 6 août avec le témoignage de Richard Gates, son ancien collaborateur. Ce dernier a reconnu à la barre, dans une salle d’audience comble, qu’il s’était entendu avec Paul Manafort pour cacher des millions de dollars auprès de banques à l’étranger.
Il a raconté avoir assisté Paul Manafort pour remplir de fausses déclarations de revenus et cacher l’existence de quinze comptes bancaires à l’étranger, la plupart à Chypre. « A la demande de M. Manafort, nous n’avons pas signalé les comptes en banque à l’étranger », a précisé M. Gates.
L’ancien consultant politique a estimé que les sommes en question représentaient « plusieurs millions de dollars » au fil des années où la paire a travaillé pour des campagnes politiques en Ukraine.
Faux rapports de dépense
Richard Gates, 46 ans, qui coopère avec le procureur Robert Mueller depuis qu’il a accepté de plaider coupable en février, en échange d’une peine de prison plus clémente, a aussi admis avoir volé des centaines de milliers de dollars à son ancien patron Paul Manafort, en déposant de faux rapports de dépense.
Paul Manafort, 69 ans, est le premier à se retrouver mis sur le banc des accusés par l’équipe de Robert Mueller, procureur spécial chargé d’enquêter sur les soupçons d’ingérence russe dans la présidentielle américaine de novembre 2016, qui empoisonnent le mandat de Donald Trump.
Mais M. Manafort est jugé sur des faits présumés antérieurs à son passage à la tête de l’équipe Trump, entre mai et août 2016. Il est accusé de blanchiment d’argent, fraudes fiscale et bancaire sur des millions de dollars tirés de ses activités de lobbyiste pour l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, soutenu par Moscou, qu’il n’a pas déclarés au fisc.
La question cruciale d’une possible collusion entre des membres de la campagne Trump et Moscou ne devrait toutefois pas être abordée pendant ce procès. Risquant déjà de passer le restant de ses jours en prison, Paul Manafort devra affronter un second procès en septembre, toujours dans le cadre de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller.