Etats-Unis : un juge fait rebrousser chemin à un avion transportant des expulsées
Etats-Unis : un juge fait rebrousser chemin à un avion transportant des expulsées
La mère et sa fille, demandeuses d’asile, avaient porté plainte contre leur déportation. Le magistrat avait bloqué leur renvoi en attendant d’examiner l’affaire.
Un juge de Washington a ordonné jeudi 9 août qu’un avion renvoyant chez elles une mère et sa fille ayant demandé l’asile aux Etats-Unis rebrousse chemin. Le magistrat a, en outre, menacé le ministre de la justice américain, Jeff Sessions, de le poursuivre pour outrage.
Les deux migrantes avaient porté plainte pour contester leur expulsion vers un pays d’Amérique centrale, et une audience consacrée à leur requête s’est tenue jeudi, a expliqué l’ACLU, la puissante organisation de défense des droits civiques. Selon l’ONG, le juge avait bloqué leur expulsion en attendant d’examiner l’affaire.
Mais « alors que nous étions devant la cour, nous avons appris que le gouvernement avait expulsé une cliente et son jeune enfant à peine quelques heures auparavant, mettant leurs vies en danger », a affirmé l’ACLU dans une série de tweets. « Cela contredit l’engagement du gouvernement devant la cour selon lequel PERSONNE ne serait expulsé avant le lendemain au plus tôt. »
Décision « scandaleuse »
Cité par le Washington Post, le juge Emmet G. Sullivan a qualifié la décision du gouvernement de les expulser de « scandaleuse ». « Que quelqu’un qui cherche à obtenir justice aux Etats-Unis soit expulsé pendant que ses avocats plaident en sa faveur ? (…). Je ne suis pas du tout content. C’est inacceptable », a-t-il fait valoir.
La mère et sa fille font partie d’un groupe de migrants « fuyant les violences conjugales et la brutalité des gangs » en Amérique centrale, ayant déposé plainte mardi avec l’aide de l’ACLU et du Center for Gender and Refugee Studies pour éviter l’expulsion.
En juin, M. Sessions avait annoncé que les Etats-Unis allaient durcir les procédures de demande d’asile afin de limiter le flux d’immigrants originaires d’Amérique centrale. Les allégations de violences conjugales ou de violences de la part de gangs ne seront ainsi plus suffisantes pour déposer une requête aux postes frontières, avait-il déclaré.