Israël : Nétanyahou entendu par la police enquêtant pour corruption
Israël : Nétanyahou entendu par la police enquêtant pour corruption
Le premier ministre israélien a de nouveau été entendu vendredi par les policiers chargés de plusieurs enquêtes pour corruption présumée.
Dans l’affaire Bezeq, la police cherche à savoir si le couple Nétanyahou a tenté de s’assurer une couverture propice en contrepartie de faveurs gouvernementales. / POOL / REUTERS
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a de nouveau été entendu vendredi 17 août par les policiers chargés de plusieurs enquêtes pour corruption présumée. Les policiers ont interrogé M. Nétanyahou à sa résidence à Jérusalem, a déclaré la police sans plus de précision.
Selon les médias, il a été entendu dans l’affaire Bezeq, du nom du principal groupe de télécommunications israélien. M. Nétanyahou a été interrogé une douzaine de fois en tant que suspect ou témoin dans les dossiers le concernant.
Faveurs politiques contre couverture médiatique favorable
Dans l’affaire Bezeq, la police cherche à savoir si le couple Nétanyahou a tenté de s’assurer une couverture propice de la part du site d’informations Walla en contrepartie de faveurs gouvernementales, qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Bezeq, selon la presse.
Cette affaire, ouverte en 2017, a éclaté le 18 février 2018 dans toute sa dangerosité pour le premier ministre, avec l’arrestation de Shaul Elovitch, principal actionnaire de Bezeq, et de six autres personnes, dont deux proches collaborateurs de M. Nétanyahou.
Le porte-parole de M. Nétanyahou a affirmé vendredi 17 août qu’il n’y avait eu aucun compromis. « Les chiffres montrent sans équivoque que la couverture de M. Nétanyahou par Walla pendant la période d’Elovitch était plus négative que durant celle [du précédent] propriétaire, Amos Shoken », a-t-il affirmé dans un communiqué.
Nétanyahou dénonce une « chasse aux sorcières »
M. Nétanyahou détenait jusqu’en 2017 le portefeuille des communications, en plus du poste de chef de gouvernement. Il avait été entendu plus de cinq heures dans le cadre de la même affaire en juillet. L’interrogatoire de vendredi pourrait être le dernier dans ce dossier, selon les médias.
Dans cette enquête comme dans les autres, il assure n’avoir rien à se reprocher, dénonce une « chasse aux sorcières » et affirme sa ferme intention de rester à son poste. S’il n’a été formellement mis en cause dans aucun des dossiers, la police a recommandé le 13 février son inculpation dans deux d’entre eux, l’un touchant à des cadeaux qu’il aurait indûment reçus de riches personnalités, l’autre à un accord secret qu’il aurait tenté de conclure avec un quotidien populaire pour une couverture favorable. La décision de l’inculper ou non est depuis lors entre les mains du procureur général.
M. Nétanyahou, sans rival apparent, n’est pas légalement tenu de démissionner s’il est inculpé. Totalisant plus de douze ans au pouvoir – en deux fois –, il pourrait battre le record de longévité de l’historique David Ben Gourion.
Dans une affaire séparée, son épouse Sara a été mise en examen le 21 juin pour « fraude » et « abus de confiance » présumés, pour avoir fait passer pour près de 100 000 dollars (85 000 euros) de repas au frais du contribuable. Le procès est censé s’ouvrir le 7 octobre.