Gaz industriel : Bruxelles autorise la fusion entre l’allemand Linde et l’américain Praxair
Gaz industriel : Bruxelles autorise la fusion entre l’allemand Linde et l’américain Praxair
L’opération pourrait donner naissance au numéro un mondial du secteur, mais doit encore obtenir l’aval des régulateurs américains.
Le dirigeant de Praxair, Steve Angel (à droite) et celui de Linde, Aldo Belloni, lors d’une conférence de presse à Munich, le 2 juin 2017. / Michaela Rehle / REUTERS
La Commission européenne a autorisé lundi le projet de fusion à grande échelle entre le fabricant de gaz industriel allemand Linde et son concurrent américain Praxair, qui doit donner naissance au numéro un mondial du secteur, détrônant le français Air Liquide.
« L’autorisation est subordonnée à la cession d’un vaste ensemble d’activités », précise dans un communiqué l’exécutif européen, affirmant avoir notamment reçu l’assurance de la vente par Praxair d’un grand nombre de ses actifs en Europe.
Linde et Praxair, rappelle la Commission, sont deux des quatre plus grandes sociétés au monde dans l’approvisionnement en gaz industriels, gaz médicaux, gaz à usages spéciaux et en hélium.
Avec cette décision, qui fait suite à un examen approfondi, « nous faisons en sorte que la fusion entre Praxair et Linde n’engendre pas une concentration accrue en Europe et que les clients continuent à bénéficier de la concurrence sur ces marchés », souligne la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, citée dans le communiqué.
Cette fusion, évaluée à 68 milliards d’euros, annoncée en décembre 2016 devra être bouclée d’ici au 24 octobre, selon le droit allemand.
Larges cessations d’actifs
Ce calendrier semblait désormais menacé, selon certains analystes de marché, après la mise en garde début août de Linde selon laquelle de nouvelles exigences des autorités américaines de la concurrence pourraient faire dérailler la mégafusion.
Les deux groupes peuvent renoncer à la fusion si les autorités de régulation exigent des cessions d’actifs équivalentes à plus de 3,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires, un seuil qui a désormais une probabilité élevée d’être dépassé, a affirmé le groupe allemand il y a deux semaines.
A la mi-juillet, Linde avait déjà cédé une grande partie de ses actifs américains pour tenter de satisfaire les autorités de la concurrence.
Linde a ainsi vendu à l’allemand Messer et au luxembourgeois CVC un paquet d’actifs d’une valeur de 2,8 milliards d’euros, soit la majeure partie de ses activités aux Etats-Unis, au Brésil, en Colombie et au Canada.
Début juillet, Praxair avait annoncé de son côté la cession à son concurrent japonais Taiyo Nippon Sanso de ses activités européennes en vue du mariage avec Linde.