Le logement, l’autre casse-tête des étudiants en attente de Parcoursup
Le logement, l’autre casse-tête des étudiants en attente de Parcoursup
Par Clara Tran
Pour les candidats qui ne sont pas encore fixés sur la ville dans laquelle ils vont étudier à partir de septembre, l’inquiétude domine à quelques jours de la rentrée.
Elle en est sûre : sa vie, ce sera « la mode ». Seulement voilà, ces temps-ci, Elsa, 19 ans, a des préoccupations plus terre à terre : « se loger » à la prochaine rentrée, résume-t-elle. Comme plusieurs milliers de candidats à l’enseignement supérieur inscrits sur la plate-forme Parcoursup, cette jeune Amiénoise n’est pas encore fixée sur le cursus qu’elle suivra dans deux semaines, ni même sur la ville où elle s’apprête à étudier.
« A Amiens, j’espère », pour effectuer un BTS métiers de la mode-vêtements. Mais peut-être devra-t-elle déménager à Tourcoing (Nord), Roubaix (Nord) ou au Petit-Quevilly (Seine-Maritime) pour suivre les autres BTS auxquels elle a postulé. Doit-elle envoyer son préavis pour quitter le logement qu’elle occupe actuellement à Amiens ? « C’est vraiment stressant, je me réveille tous les matins avec l’espoir que ma situation change : je suis première sur liste d’attente sur mon choix favori, mais cela fait un mois que ça ne bouge plus… »
L’articulation de la nouvelle procédure d’affectation, plus longue, et de la nécessité de trouver un logement fait partie des sujets à « améliorer », a reconnu la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, sur France Inter mercredi 22 août.
Ce casse-tête, Johanne y fait face aussi. A la différence près que cette bachelière de 18 ans d’Orléans a déjà trouvé son logement, depuis le 30 juin, dans une résidence universitaire de La Rochelle. Elle n’était alors qu’à la 42e place sur la liste d’attente d’un BTS mécanique. Ses parents n’ont pourtant pas hésité à effectuer un versement de 232 euros au centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) pour réserver la chambre. « C’est l’une des seules formations pour devenir expert automobile », le métier auquel elle se destine, souligne-t-elle. Et puis, de toute façon, elle n’avait « pas vraiment le choix » : contrairement aux années précédentes, les candidats n’ont eu que sept jours pour accepter une offre en « cité U ». Certes, elle est désormais première sur la liste d’attente, mais va-t-elle enfin décrocher sa place ? Sinon, il lui faudra annuler sa chambre.
Mission complexe
« Le remboursement sera effectué quand le régisseur sera revenu de congé », a indiqué un responsable du Crous à Nina, par mail, il y a quelques jours. La bachelière de 18 ans venait d’annuler sa réservation dans une cité universitaire de Montbéliard (Doubs), où elle avait prévu de suivre un DUT métiers du multimédia et de l’Internet. « Trop loin » sur la liste d’attente, jugeait-elle. Plus envie d’attendre : « Il y a quelques semaines, j’ai décidé de m’inscrire dans une formation à distance pour devenir webmaster. Je serai chez moi du coup. » Fini « le stress de Parcoursup et du logement ».
Si cette opération « logement » constitue une mission complexe pour les futurs étudiants avec ce calendrier étalé de Parcoursup, il n’y a pas eu d’impact sur les taux de remplissage et la procédure d’attribution de logement, assure le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous), qui gère quelque 175 000 logements. « Les Crous porteront la meilleure attention aux demandes tardives de logement émanant des étudiants ayant leurs réponses de Parcoursup », promet néanmoins l’organisme.