Edimbourg retire un prix honorifique à Aung San Suu Kyi
Edimbourg retire un prix honorifique à Aung San Suu Kyi
La capitale écossaise reproche à la dirigeante birmane son refus de condamner les violences des militaires contre les musulmans rohingya.
Aung San Suu Kyi lors d’une conférence à Singapour, le 21 août 2018. / Don Wong / AP
La ville d’Edimbourg, en Ecosse, a retiré son prix de la liberté à la Prix Nobel de la paix et actuelle dirigeante de la Birmanie, Aung San Suu Kyi, en raison de son refus de condamner les violences contre les Rohingya. Une motion soumise au conseil de la ville a été adoptée jeudi 23 août avec effet immédiat, rapporte la BBC.
Il s’agit du septième prix retiré Aung San Suu Kyi en un an, précise le quotidien britannique The Guardian, Edimbourg ayant suivi l’exemple d’Oxford, Glasgow ou encore Newcastle.
« Cela fait 10 mois que cette chambre discute du statut de ce prix pour Aung San Suu Kyi, à la lumière de la crise humanitaire en Birmanie », a déclaré devant le conseil Frank Ross, l’actuel « lord provost », équivalent du maire, à l’origine de la motion. En novembre, il avait écrit à la dirigeante birmane pour faire appel à son « immense courage moral et influence » et lui demander d’autoriser un retour sûr des Rohingya. Un courrier resté sans réponse.
Accord avec le Bangladesh au point mort
La dirigeante birmane refuse de condamner les violences commises par l’armée birmane contre la population rohingya, dont plus de 700 000 membres ont fui au Bangladesh. La ville d’Edimbourg lui avait remis son prix de la liberté en 2005, en hommage à son action pour promouvoir la paix et la démocratie en Birmanie, où elle était encore incarcérée. A cette époque, le dirigeant de la municipalité avait comparé Aung San Suu Kyi à Nelson Mandela, la décrivant comme « un symbole de résistance pacifique face à l’oppression ».
La semaine dernière, Aung San Suu Kyi a renvoyé au Bangladesh la responsabilité du retour des Rohingya. « Il est très difficile de fixer un calendrier nous-mêmes unilatéralement, car nous devons travailler avec le Bangladesh pour y parvenir », a-t-elle déclaré mardi, lors d’une conférence à Singapour. « Le Bangladesh doit également décider de la rapidité avec laquelle le processus doit être achevé. » En novembre 2017, Dacca et Naypyidaw avaient signé un texte prévoyant le retour « sous deux mois » des réfugiés en Birmanie, mais cet accord est au point mort.
Aung San Suu Kyi s’est vu retirer sept prix honorifiques en une année, dont celui du Musée de l’Holocauste de Washington, en mars, pour son refus de condamner le massacre des Rohingya.
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