Europe, Syrie, Libye… Macron dévoile sa feuille de route diplomatique
Europe, Syrie, Libye… Macron dévoile sa feuille de route diplomatique
Le président de la République a abordé les principaux dossiers internationaux lundi au cours d’un discours devant 250 ambassadeurs français, à l’Elysée.
Emmanuel Macron devant les ambassadeurs, lundi 27 août à l’Elysée. / PHILIPPE WOJAZER / AFP
Sécurité dans l’Union européenne, nouvelle crise humanitaire en Syrie ou encore situation politique en Libye… Le président de la République Emmanuel Macron a livré ses orientations aux 250 ambassadeurs français sur les dossiers diplomatiques au cours d’un discours, lundi 27 août, à l’Elysée.
Cette prise de parole intervient alors que la rentrée du chef de l’Etat sera surtout marquée par les sujets européens, à neuf mois des élections continentales, qui ont lieu en mai 2019. M. Macron s’envole ainsi mardi pour trois jours au Danemark et en Finlande. Avant de se rendre le 6 septembre au Luxembourg, où il participera à une consultation citoyenne sur l’Europe avec le premier ministre belge, Charles Michel, et son homologue luxembourgeois, Xavier Bettel.
- Macron souhaite un renforcement de la sécurité en Europe
Au cours de son discours, lundi, le chef de l’Etat a annoncé qu’il présenterait « dans les prochains mois » un projet de renforcement de la sécurité en Europe, estimant qu’elle ne peut plus reposer uniquement sur les Etats-Unis.
« L’Europe ne peut plus remettre sa sécurité aux seuls Etats-Unis. C’est à nous aujourd’hui de prendre nos responsabilités et de garantir la sécurité et donc la souveraineté européenne », a-t-il lancé. « Nous devons tirer toutes les conséquences de la fin de la guerre froide », a-t-il ajouté, précisant souhaiter le lancement d’une « réflexion exhaustive sur ces sujets avec tous les partenaires de l’Europe et donc avec la Russie ».
Pour lui, si « les alliances ont aujourd’hui encore toute leur pertinence, (…) les équilibres, parfois les automatismes, sur lesquels elles s’étaient bâties sont à revisiter ». Pour « revisiter l’architecture européenne de défense et de sécurité », il entend lancer « un dialogue rénové sur la cybersécurité, les armes chimiques, les armements classiques, les conflits territoriaux, la sécurité spatiale ou la protection des zones polaires, tout particulièrement avec la Russie ».
- Syrie : le régime « menace de créer une nouvelle crise humanitaire »
Une situation « alarmante » en Syrie. Pour le président de la République, le régime de Bachar Al-Assad « menace de créer une nouvelle crise humanitaire dans la région [d’Idlib] », la dernière contrôlée par les rebelles. Et selon M. Macron, le dictateur syrien « ne montre jusqu’à présent aucune volonté pour négocier la moins transition politique ».
« Si je considère depuis le premier jour que notre premier ennemi est Daech [acronyme arable de l’organisation Etat islamique] et que je n’ai jamais fait de la destitution de Bachar Al-Assad une condition préalable à notre action diplomatique ou humanitaire en Syrie, je pense qu’un tel scénario serait néanmoins une erreur funeste. »
« Qui a provoqué ces milliers de réfugiés ? Qui a massacré son propre peuple ? Il n’appartient pas à la France de désigner les futurs dirigeants de la Syrie pas plus qu’à un autre pays, mais c’est notre devoir et notre intérêt de nous assurer que le peuple syrien sera bien en situation de le faire », a-t-il ajouté.
- Libye : Macron espère l’application de l’accord de Paris
Devant les ambassadeurs, le chef de l’Etat a exprimé sa détermination à « faire cheminer » l’accord de Paris, signé à l’Elysée en mai dernier par les quatre principaux acteurs de la crise politique libyenne. Ils avaient convenu de mettre en place « la base constitutionnelle » pour les élections et d’adopter les « lois électorales nécessaires » d’ici au 16 septembre avant la tenue d’élections le 10 décembre.
« Je crois très profondément à la restauration de la souveraineté libyenne et à l’unité du pays, c’est une composante essentielle de la stabilisation de la région », a-t-il déclaré.
« Les prochains mois seront à cet égard décisifs, ils nécessiteront notre mobilisation pour soutenir le remarquable travail du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies Ghassan Salamé, pour éviter toutes les tentations de division de ce pays devenu au fond le théâtre de toutes les influences, de tous les intérêts de l’extérieur. »