L’Afrique du Sud renonce à construire de nouveaux réacteurs nucléaires
L’Afrique du Sud renonce à construire de nouveaux réacteurs nucléaires
Pour sortir de sa dépendance au charbon, le pays privilégiera les énergies renouvelables.
La centrale nucléaire de Koeberg, en Afrique du Sud, en 2007. / STRINGER / AFP
L’Afrique du Sud a décidé de mettre entre parenthèses son projet controversé de relance de son parc nucléaire civil et privilégiera les énergies renouvelables pour sortir de sa dépendance au charbon, a annoncé, lundi 27 août, son ministre de l’énergie, Jeff Radebe.
« Nous allons lancer une étude pour déterminer s’il nous faudra plus de nucléaire après 2030 », a déclaré M. Radebe à la presse en présentant son très attendu plan de production d’électricité. « Mais jusque-là, nous n’envisageons pas d’augmenter notre capacité de production d’électricité nucléaire », a-t-il ajouté.
Le gouvernement sud-africain évoque régulièrement depuis 2010 la perspective d’une relance de son programme nucléaire civil pour faire face à ses besoins de production d’électricité, fournie à 90 % par de polluantes centrales à charbon. Le pays dispose actuellement à Koeberg (sud), près du Cap, de deux réacteurs atomiques, les seuls du continent africain.
Projet pharaonique
Au pouvoir jusqu’en février, l’ex-président Jacob Zuma avait lancé un projet pharaonique de six à huit nouveaux réacteurs d’une capacité totale de 9 600 MW. Mais son prix estimé, supérieur à 1 000 milliards de rands (environ 70 milliards d’euros), faisait polémique dans un pays à l’économie toujours fragile. Plusieurs pays, dont la Russie, la France, la Corée du Sud et les Etats-Unis, s’étaient déjà mis sur les rangs.
Le successeur de Jacob Zuma, Cyril Ramaphosa, a depuis plusieurs fois exprimé ses réticences. « Nous avons des capacités de production suffisantes et nous n’avons pas l’argent nécessaire pour un nouveau programme nucléaire », avait-il tranché en janvier.
« La demande d’électricité continue de baisser chaque année […] Pour l’année fiscale qui s’est achevée en mars 2018, l’électricité consommée était inférieure de 30 % à celle anticipée dans le plan de production 2010 », a plaidé lundi Jeff Radebe.
D’ici à 2030, le plan prévoit une baisse jusqu’à hauteur de 65 % de la part de l’électricité produite par le charbon et le renforcement de celles produites par le gaz et les énergies renouvelables. Le nucléaire fournira alors 4 % de l’électricité sud-africaine.