Un ex-professeur de mathématiques condamné à deux ans de prison pour apologie du terrorisme
Un ex-professeur de mathématiques condamné à deux ans de prison pour apologie du terrorisme
Des centaines de fichiers liés à l’organisation Etat islamique ont été trouvées sur son ordinateur. Le prévenu reste en détention là où il était incarcéré depuis la fin de juillet.
Un ancien professeur de mathématiques qui avait enregistré sur son ordinateur plus de mille photos et une centaine de fichiers audiovisuels de propagande djihadiste a été condamné, mercredi 29 août, à Grenoble, à deux ans de prison. Une peine inférieure aux réquisitions du procureur de la République, qui réclamait quatre ans d’emprisonnement.
L’homme de 53 ans, né au Maroc, restera en détention là où il était incarcéré depuis son interpellation à la fin de juillet, à Fontaine (Isère). Il comparaissait devant le tribunal correctionnel pour « apologie du terrorisme » et « diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne ».
Des centaines de fichiers
Petit, courte barbe poivre et sel, lunettes rondes, ce père de trois enfants a longtemps enseigné en collège et en lycée publics avant de contracter une poliomyélite. Ce sont les services de renseignement qui ont signalé sa possible radicalisation.
Des centaines de fichiers ont été trouvées sur son ordinateur. Cela allait de scènes de décapitation à une vidéo sur la marche à suivre pour commettre un attentat en Europe ou des livres d’apprentissage des mathématiques édités par l’Etat islamique, où les enfants sont invités à compter des bombes.
Sur son compte Facebook — fermé depuis —, le père de famille a partagé de nombreux contenus, tels le serment d’allégeance à l’Etat islamique ou une citation encourageant les parents à dégoûter les enfants de fêtes de Noël ou du nouvel an. Certains fichiers ont été téléchargés de l’organe de propagande de l’EI, Aamaq, via la messagerie cryptée Telegram.
« Curiosité »
Mais pour lui, il s’agissait simplement d’assouvir sa « curiosité » : « mes téléchargements étaient à titre informatif ».
« Quand j’ai une armada occidentale (…) qui converge vers un seul point pour déloger un petit groupe d’hommes, il y a de quoi s’interroger », se justifie le prévenu. « J’ai fait le tour des médias classiques (…). On en a ras-le-bol ; on va chercher l’info ailleurs. »
Et concernant des films pornographiques ?, l’interroge le procureur de la République. « C’est la preuve que je ne suis pas un pur et dur mais un être de chair et d’os. Ça m’arrive d’aller sur des sites pornographiques. J’ai besoin de perfectionner ma sexualité, comme tout un chacun », répond le prévenu, déjà condamné en 2016 pour violences à l’égard d’agents venus installer un compteur Linky chez lui.