Plainte pour viol contre Darmanin : un juge ordonne un non-lieu
Plainte pour viol contre Darmanin : un juge ordonne un non-lieu
Après une première plainte classée, un juge d’instruction parisien a estimé mi-août qu’il n’y avait pas lieu d’ouvrir une nouvelle enquête dans cette même affaire.
Gérald Darmanin, en mars 2018. / ERIC PIERMONT / AFP
Un juge d’instruction parisien, saisi par la femme qui accuse Gérald Darmanin de viol, a estimé mi-août qu’il n’y avait pas lieu de relancer l’enquête, après le classement sans suite d’une première plainte.
Peu après le classement de sa plainte initiale par le parquet de Paris, au terme d’une enquête préliminaire, Sophie Patterson-Spatz, 46 ans, avait déposé le 28 février une plainte avec constitution de partie civile pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance.
Le 16 août, le juge a rendu une ordonnance de non-lieu, conforme aux réquisitions du parquet, selon les informations fournies à l’AFP par une source judiciaire. Le magistrat saisi a estimé qu’au vu des investigations menées au début de l’année, les faits reprochés n’avaient pas été commis et qu’il n’y avait pas lieu d’ouvrir une information judiciaire.
« Aucune confrontation »
Gérald Darmanin, l’actuel ministre de l’action et et des comptes publics, âgé de 35 ans, est accusé par cette femme de l’avoir violée en 2009. A l’époque, elle s’était adressée à lui, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP, pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants contre un ex-compagnon. Selon elle, M. Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la chancellerie en échange de faveurs sexuelles. « Le défaut de consentement ne suffit pas à caractériser le viol. Encore faut-il que le mis en cause ait eu conscience d’imposer un acte sexuel par violence, menace, contrainte ou surprise », explique le juge dans sa décision.
« Cette manière d’appréhender le dossier est choquante en 2018, alors qu’on est soi-disant dans un mouvement de protection des femmes victimes, a réagi auprès de l’AFP Elodie Tuaillon-Hibon, avocate de la plaignante. Il n’y a eu aucune confrontation, on n’a même pas pris la peine de recevoir ma cliente dans un cabinet de juge d’instruction. » « J’ai l’impression très nette qu’on crache sur ma cliente depuis le début de cette affaire, c’est une parodie de justice », a dénoncé l’avocate, qui a fait appel vendredi de cette décision.
« Après avoir été victime d’un véritable acharnement qui se termine par un non-lieu définitif (…) s’ouvre pour Gérald Darmanin le temps de la procédure en dénonciation calomnieuse, a déclaré de son côté son avocat, Pierre-Olivier Sur. Car ainsi qu’il l’a toujours dit, et confiant en la justice, il ira jusqu’au bout. »