Washington pourrait envoyer des djihadistes de l’EI à Guantanamo
Washington pourrait envoyer des djihadistes de l’EI à Guantanamo
De tels transferts marqueraient un virage dans la politique américaine : le centre de détention n’a eu aucun nouvel arrivant depuis 2008.
Vue de la prison militaire américaine de Guantanamo, à Cuba, en 2008. / Ramon Espinosa / AP
L’administration Trump envisage d’envoyer des membres de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) dans le centre de détention militaire de Guantanamo, a affirmé jeudi 30 août la chaîne NBC. Cette prison implantée dans une enclave américaine sur l’île de Cuba pourrait être utilisée pour enfermer indéfiniment certains combattants étrangers de « grande valeur » capturés en Irak et en Syrie, tandis que des détenus de moindre envergure dont les pays d’origine ne veulent pas seraient envoyés dans une prison gérée par les Irakiens, a avancé la chaîne, citant des responsables américains et des diplomates étrangers non identifiés.
Selon NBC, les Britanniques Alexanda Amon Kotey et El Chafee El-Cheikh – deux survivants d’une unité de quatre hommes ayant enlevé des journalistes étrangers et torturé et décapité certains prisonniers – pourraient faire partie des djihadistes transférés à Guantanamo. Ils avaient été surnommés « The Beatles » par leurs captifs, à cause de leur accent.
« Une option à disposition »
De tels transferts vers Guantanamo marqueraient un virage dans la politique américaine : le centre de détention, qui a compté au maximum 780 prisonniers, n’a eu aucun nouvel arrivant depuis 2008. Il ne reste actuellement plus que 40 détenus, dont plusieurs personnages importants d’Al-Qaida accusés d’avoir notamment pris part aux attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis.
La commandante Sarah Higgins, une porte-parole du Pentagone, a affirmé que « personne n’a été identifié à ce stade pour être transféré à Guantanamo ». « Ce centre de détention est une option à disposition pour l’emprisonnement à long terme des combattants ennemis », a-t-elle ajouté. « D’autres options incluent le transfert vers d’autres partenaires étrangers et des poursuites devant la justice aux Etats-Unis. »
L’armée américaine a récemment rapatrié deux citoyens américains arrêtés en Syrie, dont les dossiers ont été orientés vers la justice ordinaire qui devrait les juger pour soutien à l’EI.