Inculpé de trahison, le chanteur et député Bobi Wine parvient à quitter l’Ouganda
Inculpé de trahison, le chanteur et député Bobi Wine parvient à quitter l’Ouganda
Libéré sous caution, l’opposant au président Yoweri Museveni s’est envolé pour les Etats-Unis pour y recevoir des soins.
L’opposant ougandais Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, au tribunal de Gulu, le 27 août 2018. / STRINGER / AFP
Le chanteur et député ougandais Robert Kyagulanyi, plus connu sous le nom de Bobi Wine, a quitté l’Ouganda pour les Etats-Unis, vendredi 31 août au soir, a-t-on appris samedi auprès de son avocat. « Il est parti vers 23 heures à bord d’un vol KLM à destination de [l’aéroport d’Amsterdam] Schipol pour se rendre aux Etats-Unis », a déclaré à l’AFP un de ses avocats, Nicholas Opiyo, qui a précisé que le député voyageait en compagnie de son épouse, Barbie, et de son frère.
M. Kyagulanyi a été inculpé de trahison, au même titre que 32 co-accusés, à la suite d’un incident à Arua, le 14 août, au cours duquel des pierres ont été jetées sur le convoi du président ougandais, Yoweri Museveni, venu soutenir le candidat de son camp à une élection partielle.
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Durée : 04:27
Libéré sous caution lundi 27 août, M. Kyagulanyi avait été de nouveau interpellé jeudi soir à l’aéroport international d’Entebbe, alors qu’il tentait de se rendre aux Etats-Unis pour y recevoir des soins après avoir été, selon ses avocats, battu et torturé en détention provisoire. Il avait été placé en détention dans un hôpital du gouvernement à Kampala, l’hôpital Kirrudu, mais la police a finalement libéré le député-chanteur, qui a pu cette fois quitter le pays.
Battu et torturé, selon sa famille
Lors de ses récentes comparutions, Robert Kyagulanyi a semblé affaibli, utilisant parfois des béquilles pour se déplacer. Sa famille et ses avocats affirment qu’il a été battu et torturé en détention provisoire, des accusations rejetées par les autorités. Vendredi, le chef de la Cour suprême ougandaise, Bart Katureebe, a publiquement appelé les forces de sécurité à traiter les suspects « comme des êtres humains, pas comme des animaux », rappelant que la Constitution ougandaise proscrit le recours à la torture.
M. Kyagulanyi, 36 ans, s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Museveni, au pouvoir depuis 1986, depuis son élection à l’Assemblée nationale en 2017.