Lancement d’un nouveau loto pour sauver le patrimoine
Lancement d’un nouveau loto pour sauver le patrimoine
Dix-huit monuments en péril « emblématiques » seront aidés en priorité grâce aux futures recettes de ce loto, soit un par région métropolitaine et cinq pour l’outre-mer.
Le château de Bussy-Rabutin à Bussy-le-Grand, est l’un des monuments « emblématiques » choisis. / JEFF PACHOUD / AFP
La Française de jeux (FDJ) lance, lundi 3 septembre, un nouveau jeu baptisé Loto du patrimoine. Piloté par l’animateur télé Stéphane Bern, ce jeu de hasard veut mobiliser les Français autour d’une loterie et d’un jeu de grattage, pour financer la rénovation de monuments, opération annoncée fin 2017 par la ministre de la culture Françoise Nyssen et défendue depuis longtemps par certains élus.
Les grilles, dont la validation commencera lundi, coûteront 3 euros. Le tirage spécial du Super Loto « Mission patrimoine », aura lieu le 14 septembre, veille du week-end des Journées du patrimoine. Il sera doté d’un jackpot de 13 millions d’euros, équivalent à celui d’un tirage exceptionnel du vendredi 13.
Le jeu à gratter « Mission patrimoine », également disponible à partir de lundi, sera doté d’un gain maximum de 1,5 million d’euros, un montant inédit pour ce type de jeu. Au total, 12 millions de tickets grand format seront ornés de 13 des 18 principaux monuments choisis, et vendus 15 euros pièce.
270 sites sélectionnés
Les tickets seront proposés pendant quatre à six mois dans les 30 800 points de vente de la FDJ, en ligne et dans quelques lieux emblématiques lors des Journées du patrimoine (château de Chambord, Mont-Saint-Michel…). Les joueurs auront une chance sur trois de gagner au minimum 15 euros.
Cette initiative avait été détaillée fin mai par le président Emmanuel Macron et par Stéphane Bern, à qui le chef de l’Etat a confié une mission sur le patrimoine. En tout, 270 sites ont été sélectionnés, dont 18 monuments en péril « emblématiques » qui seront aidés en priorité grâce aux futures recettes de ce loto, soit un par région métropolitaine et cinq pour l’outre-mer, représentant les différentes facettes du patrimoine (religieux, industriel…).
Parmi eux, la maison de l’écrivain voyageur Pierre Loti à Rochefort (Charente-Maritime), dont les portes restent closes depuis cinq ans dans l’attente d’un chantier de rénovation, l’ancien fort militaire de Fort-Cigogne dans l’archipel des Glénan (Finistère), la villa Viardot à Bougival (Yvelines), rachetée en 1874 par l’écrivain russe Ivan Tourgueniev, ou encore la maison d’Aimé Césaire à Fort-de-France (Martinique).
Entre 15 et 20 millions pour les monuments
La FDJ attend de cette opération, soutenue par une campagne de publicité télé, radio et internet, des gains « exceptionnels », de 15 à 20 millions d’euros, qui seront affectés à un fonds spécifique.
Dans le détail, en achetant une grille de loto, 25 % de la mise iront au financement du patrimoine français (0,75 euro), et 10 % pour le jeu de grattage (1,52 euro), précise la FDJ dans un communiqué. « Ces 15 millions d’euros sont une goutte d’eau », avait souligné Stéphane Bern lors de la présentation de l’opération, alors que 5 % des monuments classés en France, soit environ 2 000 chefs-d’œuvre, sont considérés en état de péril.
Mais « ils donnent le sentiment aux Français que le patrimoine appartient à chacun d’entre eux » et cela « va leur donner envie de se mobiliser », avait ajouté l’animateur, qui lui-même présentera à partir de lundi « L’émission patrimoine », un programme court diffusé sur France 2 à 20 h 35.
Pour le « M. Patrimoine » du service public, ce loto a aussi valeur de test : il a menacé vendredi de quitter à la fin de l’année sa mission s’il estimait n’être qu’un « cache-misère » ou un « pantin ». « À la fin de l’année, on verra plus clair. On saura si le Loto du patrimoine est un succès. Ce que je voudrais, c’est que les Français me donnent raison. Y compris contre le gouvernement et certaines personnes dans les ministères », a-t-il souligné dans un entretien aux journaux du groupe Ebra.