Victime « d’attaques spéculatives », Casino poursuit sa chute en Bourse
Victime « d’attaques spéculatives », Casino poursuit sa chute en Bourse
Un tweet a fait chuter l’action du groupe français de plus de 10 % vendredi. L’Autorité des marchés financiers pointe le danger de la diffusion « d’indications trompeuses ».
En matière d’agitation boursière, le groupe Casino a été au cœur de l’actualité ces derniers jours. Vendredi 31 août, son action a chuté de plus de 10 % en Bourse à la suite de la publication sur Twitter d’un message du fonds spéculatif Muddy Waters affirmant que le groupe n’avait pas déposé les comptes 2017 de l’une de ses filiales. Depuis, l’agence S&P a abaissé sa note, et le titre n’a toujours pas retrouvé son niveau initial.
Un porte-parole de Casino avait alors déclaré qu’il s’agissait d’un « simple retard technique » et que ces comptes, « déjà intégrés » dans les comptes consolidés du groupe, seraient « déposés » dès le lendemain, soit le samedi 1er septembre. Ce qui a bien été fait.
Deux jours plus tard, Casino a dit « regretter » que le cours de son action fasse l’objet « d’attaques spéculatives répétées », le titre ayant perdu environ 46 % depuis le début de l’année.
En difficulté face à la gestion de son volume de dette, le groupe Casino est en effet devenu l’une des cibles favorites de tradeurs spécialisés dans la vente à découvert, une pratique boursière très risquée, qui consiste à parier sur la baisse d’une action, là ou d’habitude les investisseurs tablent généralement sur la réussite d’une entreprise — et donc sur la hausse de son cours en Bourse. De source proche de l’entreprise, citée par l’Agence France-Presse, l’action Casino est la plus vendue à découvert sur le marché de Paris.
« Indications fausses ou trompeuses »
Dans ce contexte, la moindre information sur la santé financière de l’entreprise peut avoir d’importantes conséquences sur son évolution en Bourse. Un enjeu rappelé par l’Autorité des marchés financiers, qui a publié mardi 4 septembre une note d’information à ce sujet, dans une référence à peine voilée à la chute de l’action du groupe français.
« Il est interdit de diffuser des informations, que ce soit par l’intermédiaire des médias, dont Internet, ou par tout autre moyen, qui donnent ou sont susceptibles de donner des indications fausses ou trompeuses », rappelle l’Autorité des marchés financiers, qui d’ajoute : « Dans des contextes de spéculation baissière, il appartient [aux groupes] d’apporter au marché les informations nécessaires, éventuellement correctives, en temps utile. »
« Les recommandations d’investissement doivent aussi respecter un cadre réglementaire strict visant à garantir que les sources soient citées et que l’information soit présentée de manière objective », insiste le gendarme des marchés.
« Ces dispositions s’appliquent également aux recommandations diffusées de l’étranger, y compris par des personnes n’ayant pas la qualité de prestataire de services d’investissement, notamment lorsque ces personnes sont des experts », a-t-il complété, dans une description fidèle de l’information qui a provoqué la chute en Bourse du groupe Casino.